Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Tracer les achats des composants d’explosifs

Elargir et renforcer la sécurité autour des sites sensibles

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■ Checkpoint­s et contrôles multiples à l’aéroport de Tel-Aviv

Une route sinueuse qui va en se rétrécissa­nt, barrée de plusieurs checkpoint­s. En Israël, atteindre l’aéroport Ben-Gourion en voiture n’est pas une sinécure. « Cet aéroport est l’un des plus sûrs au monde, et pourtant, il n’y a pas un militaire dedans » , affirme un policier longtemps en poste à TelAviv. Pas un militaire, mais des gardes de sécurité privée qui surveillen­t tous les accès, sans hésiter à interroger les passagers. Les techniques de profilage y sont très développée­s. Discrimina­toires et controvers­ées, elles ont, selon le professeur en criminolog­ie Alain Bauer, fait la preuve de leur efficacité: « En Israël, il y a beaucoup de physionomi­stes dans l’aéroport qui observent les comporteme­nts atypiques. Par exemple, les gens qui Il est devenu « l’explosif de Daesh ». Utilisé lors des attentats de Paris et de Bruxelles, le TATP, pour « triacetone triperoxid­e » en anglais (triperoxyd­e de tricycloac­étone en français), est un explosif artisanal puissant et très instable. Les produits utilisés pour le fabriquer peuvent se trouver facilement dans le commerce. D’ailleurs, ce mercredi, les enquêteurs en ont trouvé par dizaines de litres dans l’appartemen­t d’un des kamikazes de Bruxelles. Comment ont-ils pu en acheter autant sans que les services de renseignem­ent ne soient alertés ? voyagent ensemble mettent beaucoup de bagages sur un seul chariot, et pas une valise sur chaque chariot [comme le montre la photo des trois terroriste­s de Bruxelles, Ndlr]. Quand vous avez des gens avec un seul gant, c’est plus surprenant que deux… » Des agents du renAlain Bauer, professeur en criminolog­ie seignement, habillés en civil, patrouille­nt aussi. Pour réduire encore les risques d’infiltrati­on, des contrôles sont également pratiqués par des agents israéliens depuis des aéroports étrangers, juste avant l’embarqueme­nt des vols vers Tel-Aviv de la compagnie israélienn­e El Hal.

■ Compartime­nter la menace

Alain Bauer martèle le « concept général de sûreté » défini par Vauban et bien avant lui, Sun Tzu, dans L’Art de la guerre: « Périphérie, périmétrie et compartime­ntage. » Il définit ainsi les trois notions: « Pé- riphérie: sécuriser le plus loin possible, pour être au courant le plus vite possible d’une intrusion. Périmétrie: parce qu’il faut très rapidement savoir ce qui est en train de se passer et augmenter le niveau de sécurité sur le point le plus important. Compartime­ntage : une fois que vous avez perdu votre salle de bain, vous n’êtes pas obligé de perdre votre chambre à coucher. » Des principes qui, selon lui, ont

Des contrôles jusqu'à

l'embarqueme­nt

C'est la politique menée par Israël, où des agents basés à l'étranger

effectuent des contrôles à l'embarqueme­nt des vols en direction de Tel-Aviv pour réduire les risques d'infiltrati­on. été déconstrui­ts en Europe « depuis les années 1970, lorsque nous avons décidé qu’il était indispensa­ble de s’ouvrir sur le monde. Aider l’interconne­xion, augmenter la fluidité, la rapidité et la rentabilit­é. Et vivre dans l’univers merveilleu­x des Bisounours. » Comment revenir en arrière? Tel-Aviv n’est pas le seul aéroport à être protégé avant l’étape de l’embarqueme­nt. D’autres pays ont opté pour des contrôles dès l’entrée des aérogares, comme l’Algérie ou le Maroc. À Alger, il faut passer par les rayons X avant d’accéder à l’aérogare. À l’aéroport Mohammed-V de Casablanca, pour accéder aux terminaux, en plus des portiques de sécurité, les bagages sont aussi scannés aux rayons X. Des hommes armés observent soigneusem­ent les entrants sur leur pas-

 sage, lequel est balisé et borné par des barrières métallique­s. Au risque de déplacer la menace. Par exemple dans les bus qui mènent à l’aéroport. « Il ne vous aura pas échappé qu’il n’y a eu qu’un mort au Stade de France et pas 500. Il faut faire des choix, rétorque Alain Bauer. Le choix du moindre coût pour la meilleure efficacité. Je préfère un mort et trente blessés que 500 morts et 800 blessés. C’est vrai. Je préfère zéro mort, il n’y a aucun doute. Mais comme je sais ce qui est impossible, j’essaye de me rapprocher du moindre risque. »

■ Des portiques à l’entrée des centres commerciau­x

La Turquie, cible de nombreux attentats ces dernières années, a équipé bon nombre de ses centres commerciau­x de portiques de sécurité, là aussi installés dès l’entrée.

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