Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Développer l’accompagnement social, miser sur l’éducation
Hadda Touati est consul d’Algérie à Nice : « L’Algérie a connu le terrorisme bien avant la France. Elle en est venue à bout. Pour partager son expérience, l’Etat algérien a édité un petit livre blanc. Cela passe par des mesures politiques et judiciaires, mais aussi éducatives, économiques et sociales. Il faut toucher à l’ensemble des conditions de vie. »
« Il faudra au moins ans » « Pour changer les mentalités françaises, il faudra au moins ans. Cela passe aussi par l’éducation, explique un policier longtemps en poste en Israël. Il y a par exemple des cours de sécurité dans les écoles. On n’y prêche pas la haine de l’autre mais on apprend, par exemple, comment rejoindre les abris en cas de tirs de roquettes. Ça imprègne les populations. Ca permet de faire évoluer les mentalités. Ça permet d’imposer ensuite des réglementations à certaines corporations, aux lobbys. Ce qui compte c’est l’esprit, la conscience de la communauté nationale. Il faut accepter une petite restriction de nos libertés individuelles pour garantir notre sécurité. Israël l’a accepté dès au- delà de tous les clivages politiques. »
« Offrir un avenir » Pour ce policier, en poste à Kaboul et Islamabad : « C’est avant tout sur les esprits que l’on doit travailler. Il faut les empêcher de devenir fous. Au Pakistan, il y a des écoles de déradicalisation qui fonctionnent assez bien. Mais parce qu’on ne se contente pas de combattre les idées radicales : il y a tout un suivi après. Les participants recevaient par exemple un petit pécule pour ouvrir une boutique où on leur trouvait un emploi. Du coup, ils sortaient de là avec un avenir et c’était plutôt efficace. »