Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Le déplacement chaotique de Marine Le Pen au Québec et à St-Pierre-et-Miquelon
Marine Le Pen a achevé, hier, une visite au Québec et à SaintPierre-et-Miquelon, un déplacement marqué par plusieurs péripéties et l’indifférence des politiques canadiens à l’égard de la présidente du FN, malgré son « appel à la francophonie ». Mme Le Pen a quitté Saint-Pierre vendredi matin pour Montréal d’où elle devait regagner l’Hexagone. La présidente du FN, qui omet rarement de mentionner l’Outre-mer, notamment dans ses réactions aux chiffres du chômage, a passé près de deux jours à Saint-Pierre-et-Miquelon, la dernière terre ultramarine qu’elle n’avait encore jamais visitée, dans une relative indifférence des élus. Les cinq jours de visite au Canada ont été plus mouvementés. Dimanche, quelques jeunes ont perturbé le début de sa conférence de presse à Québec en déployant des banderoles pour vanter la « terre d’accueil » du Canada, qui a prévu d’accueillir sur son sol vingt-cinq mille réfugiés syriens. Mardi, le FN a dénoncé deux annulations successives de locations de salles dans des hôtels où elle devait rencontrer la presse.
« Appel de Québec »
Reste son « appel de Québec » , ou « appel de la francophonie », lancé dimanche et publié sur son blog. La présidente du FN y exhorte à « prendre conscience de l’envergure du monde francophone » fort de 450 millions d’habitants dans 33 pays et à « se libérer de l’alignement mondialiste », prônant notamment « le respect strict de la langue française dans les institutions internationales ». Elle souhaite, « sous l’impulsion des Etats, créer une Banque francophone de développement ou Fonds francophone d’investissement (FFI) » qui serait une « institution multilatérale au service d’un développement coprofitable au sein du monde francophone ». Un discours « qui fera date », selon son entourage.