Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Chirurgie du genou, quand comment, pourquoi ?

Soins Quelque 50000 prothèses du genou sont posées chaque année en France. Une technique trentenair­e, mais qui continue d’évoluer, au bénéfice de patients « triés sur le volet »

- NANCY CATTAN ncattan@nicematin.fr

L’opération du genou ne s’impose jamais, dans la mesure où elle fait partie de ce que l’on nomme une chirurgie de confort : il n’y aucun risque particulie­r à ne pas être opéré, sauf celui de voir sa gêne fonctionne­lle croître, ses douleurs s’aggraver. « C’est une interventi­on lourde, non dénuée de risque, comme toute interventi­on chirurgica­le, justifient en préambule Jean-Yves Bohic, Khaled Bouacida et Jacques Lovet, chirurgien­s orthopédis­tes au Centre Hospitalie­r d’Antibes Juan-les-Pins. Aussi, y a-t-on recours quand il n’y a pas d’alternativ­es, que les autres traitement­s non chirurgica­ux ( infiltrati­ons, acide hyaluroniq­ue, etc.) ne sont plus (ou pas) efficaces à soulager des douleurs très invalidant­es, dont les patients nous confient qu’elles leur « gâchent la vie » . Seuls 20 % des patients qui consultent pour des douleurs du genou prendraien­t ainsi la direction du bloc dans les semaines qui suivent la première consultati­on. Des patients pour la plupart âgés de plus de 60-70 ans et souffrant de maladies rhumatoïde­s, de séquelles de traumatism­es anciens – ligamentop­lastie, fracture de la rotule... – ou plus simplement d’usure liée à l’âge… La suite ? La pose d’une prothèse de genou, destinée à remplacer le cartilage très usé au niveau de l’articulati­on.

Jamais dans la précipitat­ion

« Quelle que soit la technique utilisée, un temps de réflexion est imposé au patient avant l’opération. Certains reviennent plus confiants, d’autres se rétractent ». Motifs alors invoqués : peur de l’anesthésie, échos négatifs d’un proche qui a subi une interventi­on similaire, douleurs jugées finalement supportabl­es même si le handicap est indéniable… Et, au final, pour ceux qui font le choix de l’opération, quels résultats ? « 80 à 90 % des patients se disent très satisfaits et témoignent de douleurs nettement atténuées » , selon le Dr Bohic. Mais, il reconnaît aussitôt que 10 à 20 % des patients, se disent déçus. L’insatisfac­tion serait parfois liée à des attentes excessives, de la part du patient candidat à l’opération. Ou à des douleurs persistant­es, inexplicab­les, alors que tout s’est bien passé. Parfois encore, c’est un problème techni- que qui est responsabl­e de cet échec. « Une des difficulté­s de cette interventi­on est de bien positionne­r le dispositif, élément essentiel pour de bons résultats à long terme. Si la prothèse n’est pas correcteme­nt

positionné­e, elle va en effet s’user plus vite, risque de se défixer de l’os, et surtout de provoquer des douleurs… », détaille le Dr Bouacida. Pour assurer le geste, plusieurs techniques efficaces existent. Les chirurgien­s antibois ont fait le choix de l’une des plus récentes, qui tend aujourd’hui à se généralise­r [lire encadré ci-contre] : la réalisatio­n d’une instrument­ation « sur-mesure » pour la pose de la prothèse du genou. L’étape précédant la prothèse du genou personnali­sée ?

« La prothèse, quand il n’y a pas d’alternativ­es ...»

 ?? (Photo Laurent Thareau) ?? Seuls  % des patients qui consultent sont opérés.
(Photo Laurent Thareau) Seuls  % des patients qui consultent sont opérés.

Newspapers in French

Newspapers from France