Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Chirurgie du genou, quand comment, pourquoi ?
Soins Quelque 50000 prothèses du genou sont posées chaque année en France. Une technique trentenaire, mais qui continue d’évoluer, au bénéfice de patients « triés sur le volet »
L’opération du genou ne s’impose jamais, dans la mesure où elle fait partie de ce que l’on nomme une chirurgie de confort : il n’y aucun risque particulier à ne pas être opéré, sauf celui de voir sa gêne fonctionnelle croître, ses douleurs s’aggraver. « C’est une intervention lourde, non dénuée de risque, comme toute intervention chirurgicale, justifient en préambule Jean-Yves Bohic, Khaled Bouacida et Jacques Lovet, chirurgiens orthopédistes au Centre Hospitalier d’Antibes Juan-les-Pins. Aussi, y a-t-on recours quand il n’y a pas d’alternatives, que les autres traitements non chirurgicaux ( infiltrations, acide hyaluronique, etc.) ne sont plus (ou pas) efficaces à soulager des douleurs très invalidantes, dont les patients nous confient qu’elles leur « gâchent la vie » . Seuls 20 % des patients qui consultent pour des douleurs du genou prendraient ainsi la direction du bloc dans les semaines qui suivent la première consultation. Des patients pour la plupart âgés de plus de 60-70 ans et souffrant de maladies rhumatoïdes, de séquelles de traumatismes anciens – ligamentoplastie, fracture de la rotule... – ou plus simplement d’usure liée à l’âge… La suite ? La pose d’une prothèse de genou, destinée à remplacer le cartilage très usé au niveau de l’articulation.
Jamais dans la précipitation
« Quelle que soit la technique utilisée, un temps de réflexion est imposé au patient avant l’opération. Certains reviennent plus confiants, d’autres se rétractent ». Motifs alors invoqués : peur de l’anesthésie, échos négatifs d’un proche qui a subi une intervention similaire, douleurs jugées finalement supportables même si le handicap est indéniable… Et, au final, pour ceux qui font le choix de l’opération, quels résultats ? « 80 à 90 % des patients se disent très satisfaits et témoignent de douleurs nettement atténuées » , selon le Dr Bohic. Mais, il reconnaît aussitôt que 10 à 20 % des patients, se disent déçus. L’insatisfaction serait parfois liée à des attentes excessives, de la part du patient candidat à l’opération. Ou à des douleurs persistantes, inexplicables, alors que tout s’est bien passé. Parfois encore, c’est un problème techni- que qui est responsable de cet échec. « Une des difficultés de cette intervention est de bien positionner le dispositif, élément essentiel pour de bons résultats à long terme. Si la prothèse n’est pas correctement
positionnée, elle va en effet s’user plus vite, risque de se défixer de l’os, et surtout de provoquer des douleurs… », détaille le Dr Bouacida. Pour assurer le geste, plusieurs techniques efficaces existent. Les chirurgiens antibois ont fait le choix de l’une des plus récentes, qui tend aujourd’hui à se généraliser [lire encadré ci-contre] : la réalisation d’une instrumentation « sur-mesure » pour la pose de la prothèse du genou. L’étape précédant la prothèse du genou personnalisée ?
« La prothèse, quand il n’y a pas d’alternatives ...»