Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Les Bleus passent à l’orange
FOOTBALL MATCH AMICAL (PAYS-BAS - FRANCE) Rapidement devant (0-2 à la 13’), l’équipe de France a laissé les Pays-Bas revenir au score avant de l’emporter dans les derniers instants, grâce à Blaise Matuidi (2-3)
PAYS- BAS - FRANCE :
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A Amsterdam, Amsterdam ArenA, France bat Pays-Bas 3 à 2 (2-0). Arbitre : M. F. Zwayer (ALL). Buts : De Jong (47’), Afellay ( 86’) pour les Pays- Bas ; Griez mann(6’ ),Giroud (13’), Matuidi (88’) pour la France. Avertissement : Matuidi (69’) pour la France. Pays-Bas : Cillessen - Willems, Blind, van Dijk ( Afellay 46’), Bruma, Veltman - Sneijder (cap., Bazoer 37’), Clasie (Depay 46’), Klaassen (Wijnaldum 76’) - Promes, De Jong (Janssen 81’). Sél. : D. Blind. France : Mandanda - Jallet, Varane, Koscielny, Evra ( Digne 46’) - Pogba (Sissoko 87’), Diarra (Kanté 46’), Matuidi (cap.) - Griezmann (Martial 46’), Giroud (Gignac 73’), Payet. Sél. : D. Deschamps. A près le Stade de France le soir des attentats de Paris, Wembley pour rendre hommage dans la foulée, les Bleus ont de nouveau évolué dans une ambiance lourde. Entre l’hommage poignant à Johan Cruyff (voir ci-contre) et les atrocités de Bruxelles, la bande à Didier Deschamps a dû encore faire marcher son mental pour défier les Pays- Bas à Amsterdam, hier, pour le 800e match de son histoire. Cette fois, on va essayer de se focaliser sur le jeu. Et sur le terrain les Bleus l’ont emporté sur un score qui ne reflète pas l’écart abyssal entre les deux équipes (3-2). Pourtant, la bande à Didier Deschamps avait plié la rencontre au bout de dix minutes et le score aurait pu être très sévère à la pause tant l’arrière-garde batave a pris des vagues en pleine figure (4’, 18’, 24’, 31’). Au final, les faits sont cruels : il faudra attendre les derniers instants pour voir Blaise Matuidi, formidable de combativité, donner la victoire à l’équipe de France. Marquer trois buts chez le finaliste du mondial 2010, c’est bien. Se faire rejoindre à cinq minutes de la fin par cette équipe néerlandaise-là, en revanche, c’est moins folichon. Les Bleus qui, pour le
coup, étaient parés de leur nouvelle tenue blanche, ont mis de côté la dramaturgie du match pour se concentrer sur l’essentiel : le jeu. En tout cas, l’espace d’une mi- temps, la première, maîtrisée de bout en bout. Tout y était : le liant, l’efficacité, la transition rapide entre la récupération et la projection, l’intensité.
Un match, deux visages
Mais un match de football dure 90 minutes, c’est le b.a.-ba. Hier, les Bleus ont débranché la prise à la pause. « Le scénario nous est favorable mais sur un match avec autant d’occasions, on doit mieux gérer car ça peut finir à 2-2 » , analyse Didier Deschamps après le match. L’avantage d’une mi-temps, c’est que cela permet souvent de remettre les compteurs à zéro. Entre les réajustements de Danny Blind (les locaux ne pouvaient pas faire pire que ce
premier acte), et les trois changements de Didier Deschamps (sorties d’Evra, Diarra et Griezmann), le match a basculé. Oui, le premier but hollandais est entaché d’une vilaine faute de main, mais dans l’ensemble, les Bleus ont eu du mal à remettre de la vitesse et de la justesse au retour des vestiaires et les PaysBas en ont profité. A trois mois de l’Euro, Di-
dier Deschamps a quand même certaines certitudes. Le trident Matuidi-PogbaDiarra au milieu qui ne doit pas avoir beaucoup d’équivalent en Europe, le pied gauche de Griezmann, le jeu en remise de Giroud, les accélérations de Martial. Même les phases arrêtées offensives, longtemps le point faible des Bleus, semblent avoir été (re)travaillées. Hier, les deux premiers buts sont inscrits sur coupfranc et corner, un signe. Ce qui manque encore à ces Bleus, c’est l’envie de tuer les matches quand il le faut. Des erreurs de concentration qui ont permis aux Pays- Bas de revenir dans le match. Que retenir de cette partie ? L’entame, parfaite, et efficace ou la seconde brouillonne et compliquée défensivement ? Un peu des deux. A trois mois de l’Euro, les Bleus continuent d’avancer. Didier Deschamps le sait, son groupe est encore en rodage. Mardi, contre la Russie, il tentera sans doute de nouvelles choses (Coman, Martial, Lloris dès le coup d’envoi, une autre charnière) tout en gardant une date en tête : le 10 juin. Car c’est contre la Roumanie, au Stade de France, que les Bleus seront attendus. L’Euro débutera enfin.