Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Les heures du Castellet
AUTO PROLOGUE FIA-WEC AU CIRCUIT PAUL-RICARD Entamée à fond hier, la répétition générale du championnat du monde d’Endurance, avec les nouveaux protos Porsche, Audi et Toyota, se poursuit ce samedi en public. Entrez, c’est gratuit !
Ils sont revenus. Ils sont tous là... ou presque. Avant de partir rouler des mécaniques autour du globe, de Silverstone (17 avril) à Bahreïn (19 novembre) en passant par SpaFrancorchamps, Le Mans, le Nürburgring, Mexico, Austin, Fuji et Shanghai, les acteurs du championnat du monde d’Endurance, alias le FIA-WEC, révisent leurs gammes durant deux jours sur la piste d’un Prologue désormais bien enraciné en terre varoise. Top départ hier matin pour ces 17 heures du Castellet (10 h vendredi, 7 h samedi) qui rassemblent pas moins de 29 des 33 concurrents attendus sur la grille de l’épreuve d’ouverture, le mois prochain, outre-Manche. L’occasion d’abord, et surtout, de voir une pre-
LE CLASSEMENT
Essais 1, 2 et 3 confondus : 1. Dumas-Jani-Lieb (FRA-SUIALL/Porsche 919) 1’37’’487 ; 2. Davidson-Buemi-Nakajima (GB-SUI-JAP/Toyota TS050) 1’38’’347 ; 3. Fässler-LottererTréluyer (SUI-ALL-FRA/Audi R18) 1’39’’393... 7. Leventis-WattsKane (GB/Gibson 015S-Nissan) 1’46’’976 (1er LMP2)... 17. BruniCalado (ITA-GB/Ferrari 488) 1’57’’808 (1er GTE)... mière fois face à face les géants Porsche, Audi et Toyota fourbissant leurs armes en prévision du nouveau remake à venir de la « guerre des trois ».
Continuité...
À tout seigneur, tout honneur : remonté sur le toit du monde l’an dernier à la faveur d’un retentissant carton plein (titres WEC pilo- On l’attendait impatiemment. La voilà enfin. Ce week-end, c’est au Castellet et nulle part ailleurs que la Ford GT du troisième millénaire fait sa première apparition publique sur le Vieux Continent. Taillée sur mesure pour souffler dignement les 50 bougies du triplé d’anthologie de la marque à l’ovale bleu aux 24 Heures du Mans 1966, avec son grand méchant look et ses mensurations XXL, la descendante de la mythique GT 40 débarque en force au sein d’une catégorie GTE-Pro plus relevée que jamais. Un simple regard sur ses galbes enchanteurs suffit pour enclencher la machine à remonter le temps. Reine de la piste dans le temple sarthois de l’Endurance au crépuscule des sixties, l’emblématique sportive du constructeur américain avait enchaîné pas moins de quatre triomphes d’affilée jusqu’en 1969. Ses illustres serviteurs s’appelaient alors Bruce McLaren, Chris Amon, Dan Gur- tes et constructeur assortis de la victoire majuscule aux 24 Heures du Mans), Porsche a décrété d’emblée la mobilisation générale avec deux voitures et six pilotes en action, contrairement à ses rivaux qui concentrent leurs efforts sur un seul prototype ici. Si elle étrenne une nouvelle livrée, la 919 Hybrid pilotée notamment par Mark ney, AJ Foyt, Pedro Rodriguez, Lucien Bianchi - le grand-oncle de Jules, héros de l’édition 68 -, Jacky Ickx et Jacky Oliver. Qu’en sera-t-il en juin prochain et lors des huit autres manches du WEC 2016 ? Seule certitude à l’heure actuelle : Ford se donne les moyens de ses ambitions puisque pas moins de quatre autos partiront à l’assaut du fameux double tour d’horloge programmé dans moins de trois mois (18-19 juin). « Je suis ravi de participer à ce fabuleux challenge » , confie Olivier Pla, le véloce Toulousain partageant le volant de la voiture numéro 67 avec l’Allemand Stefan Mücke. « Pour moi, il s’agit du troisième roulage, après la prise en main effectuée fin novembre à Daytona et un test privé en Espagne, à Motorland Aragon, il y a deux semaines. Cette nouvelle Ford possède un gros potentiel parce qu’elle a été bien conçue et construite. Au volant, j’ai tout de suite eu de bon- Webber et Romain Dumas s’inscrit dans le prolongement de la version 2015 : même structure de châssis et même architecture du groupe propulseur associant un moteur V4 2 litres turbo et une batterie lithium-ion pour stocker l’énergie électrique issue de deux systèmes de récupération différents (freinage sur l’essieu avant et gaz d’échappe- nes sensations. Franchement, par rapport aux prototypes P2 que je pilote souvent, la différence n’est pas énorme. Avec plus de puissance et plus d’aéro, le GTE a beaucoup évolué ces derniers temps. »
heures supplémentaires
Le nouvel épouvantail engagé en championnat du monde ainsi qu’aux États-Unis par l’équipe Ford Chip Ganassi l’illustre parfaitement. Monocoque en carbone, moteur V6 3,5 litres biturbo Ecoboost : sur le papier, aucun doute, il y a de quoi réussir un retour gagnant. Si son baptême du feu aux 24 Heures de Daytona fut contrarié par plusieurs problèmes de jeunesse ( boîte de vitesses,électronique, durit de frein), l’héritière a vite redressé la barre en s’invitant dans le top 5 GTE des 12 Heures de Sebring au terme d’un féroce combat qui aurait pu s’achever sur le podium. « Ici, en fait, c’est le premier test officiel avec le team UK qui va dispu- ment). L’essentiel du travail hivernal a en fait porté sur la réduction des poids des composants et sur l’amélioration du train avant.
...et changements
Il en va tout autrement dans le camp des anneaux où la R18-Spec 2016 (moteur V6 turbo-diesel 4 litres) reçoit plusieurs nouveautés afin de reprendre le dessus : sys- Nouvelle rivale sacrément musclée des Ferrari, Porsche, Aston Martin et Corvette, la Ford GT fait sa première apparition publique ce week- end. Au Castellet et nulle part ailleurs...
ter le WEC », précise Pla. « On a plein de choses à passer en revue. Nous resterons d’ailleurs sur place dimanche (demain) et lundi afin d’effectuer une simulation de 30 heures. » Au siècle dernier, les GT40, lancées dans le grand bain en 1964, avaient attendu deux ans avant d’entamer leur hégémonie. Celleci peut-elle faire mieux, voire beau- tème hybride (batterie), monocoque, pack aéro... Même ambition et même (r)évolution chez Toyota : tombée de haut en 2015, la TS040 à moteur V8 atmosphérique et super-condensateur cède la place à une TS050 propulsée par un V6 2,4 litres bi-turbo et des batteries. « Le changement ne se limite pas à cela puisque toutes les parties de la voiture sont modifiées » , précise Pascal Vasselon, le directeur technique français. « C’était une obligation pour nous, car on s’est fixé comme objectif minimum de revenir dans le match, à la pointe du combat. » Les autres catégories ? Comme d’habitude, elles ne manquent pas de piment, autant à l’étage LMP2, (Alpine, Oreca, Ligier...) que côté GTE, où les très attendues Ford GT (voir ci-dessous) et Ferrari F488 sont enfin entrées en piste. Savoureux cocktail à consommer sans modération aujourd’hui, puisque le second acte (roulages de 9 h à 13 h, puis de 14 h à 17 h) est ouvert gratuitement au public. Qu’on se le dise...
coup mieux? « Face à des adversaires tels que Porsche, Corvette et Ferrari, qui présente également une nouvelle voiture très aboutie (la 488, ndlr), il faut rester humbles », glisse le Frenchie. « On ne sous-estime personne. La lutte s’annonce acharnée. Mais tout est possible. Pourquoi pas? Si l’occasion se présente dès cette saison, sûr qu’on ne se privera pas de la saisir. »
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