Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
« Du bout de la rue au bout de la planète »
Cette émission de grands reportages démarre demain soir sur D8. Guy Lagache veut nous faire comprendre un monde qui se transforme
Directeur des magazines et de l’information sur D8, Guy Lagache fait vivre le journalisme sur la chaîne du groupe Canal + depuis 2012, après avoir travaillé pendant seize ans à M6, notamment en tant que présentateur de Capital A travers Déjà demain, la nouvelle série d’enquêtes de la chaîne, il souhaite amener les téléspectateurs à s’interroger sur leur environnement, les inciter à faire des choix éclairés dans un monde qui bouge sans cesse. « On part du bout de la rue pour arriver au bout de la planète, explique-t-il. Dans ce premier volet sur l’alimentation, le téléspectateur devient reporter. On souhaite l’emmener avec nous dans notre enquête. » Selon le journaliste de 50 ans, ce programme est né de la volonté de proposer une offre éditoriale différente sur D8. « Nous souhaitions réaliser un programme qui raconte le monde contemporain, la mondialisation. Nous voulions donner à comprendre l’avenir qui se prépare en coulisses, avec cette volonté de se demander à quoi ressemblera notre quotidien dans les années à venir. » Le premier volet de Déjà demain devrait inaugurer « le début d’une longue liste d’enquêtes », fait savoir Guy Lagache. « Le choix des sujets est large. L’idée, c’est d’aborder les questions qui nous préoccupent tous, comme le travail, la maison ou encore le réchauffement climatique. »
Enquête au coeur de notre alimentation
Il y a quarante ans, dans le film L’aile ou la cuisse, Louis de Funès et Coluche découvraient stupéfaits les faux poulets reconstitués de l’entreprise Tricatel. Et si cette séquence devenait réalité ? Le consommateur mangera-t-il dans quelques années de la viande sans viande ? Le premier volet de la nouvelle série de grands reportages de D8, présentée et proposée par Guy Lagache sur D8, offre au téléspectateur une plongée dans les coulisses de l’alimentation industrialisée. Cette nourriture, souvent jugée trop riche, trop grasse et trop sucrée, parfois responsable de scandales sanitaires retentissants, comme la crise de la vache folle ou celle des lasagnes à la viande de cheval.
Soja au Canada
L’enquête, d’une durée de 90 minutes, débute dans les rayons d’un hypermarché, avant de remonter le fil tortueux de cette production mondialisée. Guy Lagache s’intéresse à des aliments bon marché élaborés à partir de poisson, soulignant leur manque de traçabilité et l’opacité de leur composition. Cette séquence le mènera sur la trace de la « pulpe de poisson », notamment à Boulogne-sur-Mer, à Bruxelles ou encore au Vietnam. Le décor est planté. L’industrialisation à outrance des aliments va nettement plus loin que le consommateur ne l’imagine. Alors, quelles sont les alternatives ? Comment répondre aux exigences de santé, de plus en plus fortes, en consommant des produits sains et sans se priver ? Pour tenter d’y répondre, Guy Lagache a enquêté d’un bout à l’autre de la planète. Au Canada, le journaliste s’est rendu dans une entreprise produisant des aliments élaborés à partir de farine de soja. Du steak au morceau de poulet ou de dinde, plus de trente variétés sont proposées. La forme, la texture, le goût... L’entreprise tente d’imiter l’ensemble des caractéristiques de ces aliments. Et la demande suit. Le marché de la nourriture « reconstituée » est en pleine expansion depuis quelques années au Canada. Autre pays, autre exemple. Aux Etats-Unis, l’enquête conduit le téléspectateur dans un restaurant au slogan séduisant : « Rester gourmand sans prendre trop de kilos » . Certains des plats sont élaborés à partir de la « baie du miracle », un fruit qui transforme l’acidité en sensation de sucré. L’utilisation de ce produit naturel au détriment du sucre permettrait ainsi de lutter contre l’obésité. Déjà demain, première émission le dimanche mars à heures, sur D