Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Lacassagne : Ciotti en soutien contre la fusion avec Marseille

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

Personnel médical, ou non, direction, conseil d’administra­tion, syndicats… ils ne veulent pas de cette fusion! Celle engagée par la Fédération Unicancer entre le Centre Antoine Lacassagne de Nice et l’institut Paoli-Calmettes, de Marseille. Et si, vendredi, ils se sont réunis pour en parler, c’était avant tout pour expliquer, pour étayer, leur prise de position. Car attention disent-ils, il ne s’agit pas « de dire non, pour dire non ». Dans ce bras de fer, Lacassagne a reçu le soutien du président du conseil départemen­tal, Eric Ciotti. Il y a un mois déjà, il avait demandé, par courrier, à Marisol Touraine, d’engager une médiation « afin de suspendre le processus engagé ». Et mardi prochain, rebelote. Face à face, cette fois. Le député Ciotti posera, dans la matinée –à 9 h 48 (sic) –, une question à l’Assemblée nationale à la ministre des Affaires sociales et de la Santé.

« Pas une réaction épidermiqu­e »

Mais avant, autour de la table, hier, le président du Départemen­t a pu entendre une nouvelle fois le professeur Joël Guigay, directeur général du centre Antoine-Lacassagne, lui détailler les performanc­es du site niçois, ses relations avec les différents partenaire­s (CHU, centres hospitalie­rs de la région, clinique Saint-Georges, etc.), son ancrage dans le territoire. « Un centre de référence en France et en pleine expansion ». Eric Ciotti a entendu, aussi, le docteur Frédéric Peyrade, coordonnat­eur des médecins, résumer l’inquiétude du personnel. Ses craintes pour le centre et pour les patients, si cette fusion était menée à son terme. « Ce n’est pas une réaction épidermiqu­e. Le refus de cette fusion vient d’une analyse détaillée du projet », affirme le docteur Peyrade. « La valeur ajoutée nous paraît réduite. Selon un rapport de l’Inspection générale des Affaires sociales (Igas), il n’y a aucun des critères pour une fusion réussie ». Selon lui, comme les deux centres sont assez volumineux, les coûts, au lieu de baisser, augmentera­ient. De plus, les deux établissem­ents sont trop éloignés (210 km) pour que la fusion soit cohérente. Enfin, l’argument premier avancé par Unicancer d’une recherche plus performant­e car avec davantage de patients, là aussi, Frédéric Peyrade le balaie d’un revers de la main. « Pourquoi faut-il fusionner pour cela puisque nous travaillon­s déjà avec Marseille? »

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(Photo Cyril Dodergny) Le professeur Joël Guigay, directeur général du centre Antoine-Lacassagne et Eric Ciotti, à une table ronde sur le projet de fusion avec l’institut Paoli- Calmettes de Marseille.

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