Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Lacassagne : Ciotti en soutien contre la fusion avec Marseille
Personnel médical, ou non, direction, conseil d’administration, syndicats… ils ne veulent pas de cette fusion! Celle engagée par la Fédération Unicancer entre le Centre Antoine Lacassagne de Nice et l’institut Paoli-Calmettes, de Marseille. Et si, vendredi, ils se sont réunis pour en parler, c’était avant tout pour expliquer, pour étayer, leur prise de position. Car attention disent-ils, il ne s’agit pas « de dire non, pour dire non ». Dans ce bras de fer, Lacassagne a reçu le soutien du président du conseil départemental, Eric Ciotti. Il y a un mois déjà, il avait demandé, par courrier, à Marisol Touraine, d’engager une médiation « afin de suspendre le processus engagé ». Et mardi prochain, rebelote. Face à face, cette fois. Le député Ciotti posera, dans la matinée –à 9 h 48 (sic) –, une question à l’Assemblée nationale à la ministre des Affaires sociales et de la Santé.
« Pas une réaction épidermique »
Mais avant, autour de la table, hier, le président du Département a pu entendre une nouvelle fois le professeur Joël Guigay, directeur général du centre Antoine-Lacassagne, lui détailler les performances du site niçois, ses relations avec les différents partenaires (CHU, centres hospitaliers de la région, clinique Saint-Georges, etc.), son ancrage dans le territoire. « Un centre de référence en France et en pleine expansion ». Eric Ciotti a entendu, aussi, le docteur Frédéric Peyrade, coordonnateur des médecins, résumer l’inquiétude du personnel. Ses craintes pour le centre et pour les patients, si cette fusion était menée à son terme. « Ce n’est pas une réaction épidermique. Le refus de cette fusion vient d’une analyse détaillée du projet », affirme le docteur Peyrade. « La valeur ajoutée nous paraît réduite. Selon un rapport de l’Inspection générale des Affaires sociales (Igas), il n’y a aucun des critères pour une fusion réussie ». Selon lui, comme les deux centres sont assez volumineux, les coûts, au lieu de baisser, augmenteraient. De plus, les deux établissements sont trop éloignés (210 km) pour que la fusion soit cohérente. Enfin, l’argument premier avancé par Unicancer d’une recherche plus performante car avec davantage de patients, là aussi, Frédéric Peyrade le balaie d’un revers de la main. « Pourquoi faut-il fusionner pour cela puisque nous travaillons déjà avec Marseille? »