Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
La Révolution réquisitionne les
L’État veut les faire fondre pour en fairef i de la monnaie et des canons. nons. À Nice celles de la cathédrale sont cachées à Cimiez. Les Varois ne cèdent pas. Le Préfet se fâche. À Besse elleses font leur rififi lors des obsèques d'un paysan
Enn 1789,1789, auau lendlendemain de la prisepri de la Bastille, la France est sans le sou. Les caisses de l’État sont vides. Air connu ! Le 2 novembre 1789, l’Assemblée décide de récupérer les biens du clergé. Il est urgent de ffabriquer de la monnaie. Et cela, aavec un métal moins rare que l’or ouou l’argent : le cuivre. Où trouver dudu cuivre ? Dans les cloches des égléglises. Le 6 août 1791, le gouvernemnement publie une « loi relative à la fa fabrication de la menue monnaie avec le métal des cloches ». Dans notre région, seul le Var, dans un premier temps, est conce concerné, le comté de Nice ne faisant pas encore partie de la France. Mais dans le Var, comme partout ailleurs dans le pays, on traîne lesle pieds. La France a le bourdon ! Et les cloches restent suspendu suspendues à leurs clochers. La loi reste sans effet. Alors, le 20 octobre 1791, le préfet de ToulonTo se fâche et envoie auxau municipalités une lettrele pour leur sonnersonn les cloches. Il leurle fait remarquer «q« qu'il a déjà demandé l la liste de toutes les égliseség dont les cloches sont disponibles et qu'il n'a pas obten obtenu de réponse » . IlIl ajouteajo : «« UneUne telletelle néglnégligence est inexcusable... » LLe district dede Grasse,Grasse, quiqui estest dansd le Var à l'époque,l'époque, répondrépond dansd les trois jours : «« NousNous avonsavons fait tout notre possible pour accéléreraccélér les opérations et si quelqu'un a p pu être retardé, ce n'a pas été notre faute ». Visiblement, Grasse veut faire du zèle. Ailleurs, on fait savoir que si les petites cloches peuvent être détachées par des hommes seuls, l'enlèvement des grosses nécessite de vraies entreprises et que le travail doit être supervisé par des fondeurs professionnels. Dans ce but, il faut que les administrateurs de districts organisent une mise aux enchères pour l'attribution des travaux. Ainsi, on gagne du temps. Les fondeurs deviennent vite des frondeurs ! Un peu partout, on se ligue pour cacher les cloches. On les enterre, on les dissimule dans les rivières et le tour est joué ! Bref, le préfet de Toulon est bien obligé de constater que dans son organisa- Une seule cloche laissée
par paroisse : c'est ce que décide le juillet la Convention
nationale. (© DR) Les querelles de clochers symbolisent l'opposition de l’Église et de l’État. (© DR)
tion, il y a quelque chose qui cloche ! Le 1er novembre, Grasse, qui est décidément très empressée, fait savoir que vingt et une cloches ont été décrochées et sont à disposition. C'est un début. Lorsque la municipalité de Cannes, qui est aussi dans le Var, est rappelée à l'ordre le 2 juillet 1792, elle accepte de céder les cloches de quatre chapelles mais fait savoir que « les quatre cloches de l'église Notre-Dame de l'Espérance ne peuvent souffrir aucune réduction : l'une est destinée à la sonnerie de l'horloge, la seconde sert pour annoncer les prières aux agonisants et les deux dernières pour appeler les fidèles aux exercices de piété ». Ces propos sont rapportés dans l'article sur les « Cloches de la discorde » de Marc Ortolani, dans Nice-Historique (2014). Après la prise de Nice par les troupes révolutionnaires en septembre 1792, le département des Alpes-Maritimes est créé et soumis aux lois de la République Française. Bien sûr, on va s'intéresser aux cloches. Dans sa délibération du 21 février 1793, la Société populaire de Nice réclame « qu'on ne fasse aucune distinction dans les sons de cloches pour les enterrements, que les moines font sonner à proportion de l'intérêt qu'ils