Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Zéro pesticide?
Agriculteurs, particuliers et communes bannissent les produits chimiques. Tandis que des chercheurs planchent sur des alternatives pour protéger les cultures. Décryptage
Alors que la région Paca est l’une des plus vertueuses en surfaces agricoles « bio » et que l’on constate un engouement des particuliers contre les produits phytosanitaires, des chercheurs planchent sur des alternatives. Notre enquête.
Les initiatives fleurissent en cette semaine des Alternatives aux Pesticides. Les Azuréens se pressent aux ateliers de jardinage « écolos » organisés à la Maison de l’Environnement à Nice. A MouansSartoux ils se débarrassent des bidons de Roundup et autres cocktails chimiques amassés dans leur abri de jardin, à l’invitation de Botanic. Cette enseigne de Jardinerie renouvelle l’opération vendredi et samedi prochain. Et le cru 2016 est plutôt bon. « On constate une vraie prise de conscience chez les clients, ils sont soucieux de limiter l’impact sur l’environnement » , observe Philippe Borde, responsable du magasin. C’est le cas de Joëlle, venue de Fréjus avec un sac plein. « J’avais acheté pas mal de produits. Il y a plus d’une quinzaine d’années. A l’époque on ne pensait pas que c’était si mauvais pour l’environnement et la santé. » Les communes aussi mettent la pédale douce sur les produits chimiques. Ainsi, la ville de Nice arbore aux grilles de ses parcs et jardins un « objectif zéro pesticides » atteint. Et pourtant. La France fait toujours figure de mauvaise élève. Malgré un plan Ecophyto adopté en 2008 puis une nou
(1) velle mouture visant à réduire leur utilisation, la consommation de produits phytosanitaires a encore bondi de 9 % en 2014 dans le secteur agricole. Une situation dénoncée par les participants de la « marche » verte qui s’est tenue à Paris samedi. Dans la rue, ils ont réclamé une politique de diminution des pesticides et une interdiction des néonicotinoïdes « tueurs » d’abeilles avant 2018. Ces citoyens militent pour une agriculture « bio ». Un choix vers lequel se tournent de plus en plus d’agriculteurs. Notamment en PACA. La Région est en effet l’une des plus vertueuses avec près de 17 % des surfaces agricoles en « bio ». Tandis qu’ils se tournent, comme Anne et Pierre Magnani vers une autre façon de cultiver (lire ci-contre), les chercheurs planchent sur de nouveaux produits. A Sophia Antipolis, dans les laboratoires de l’Institut National de Recherche Agronomique, biologistes et chimistes cherchent des solutions de biocontrôle. Pour protéger les cultures sans mettre à mal la biodiversité.