Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Zéro pesticide?

Agriculteu­rs, particulie­rs et communes bannissent les produits chimiques. Tandis que des chercheurs planchent sur des alternativ­es pour protéger les cultures. Décryptage

- SOPHIE CASALS scasals@nicematin.fr 1. L’objectif étant de réduire de 50 % l’utilisatio­n des produits phytopharm­aceutiques dans un délai de dix ans.

Alors que la région Paca est l’une des plus vertueuses en surfaces agricoles « bio » et que l’on constate un engouement des particulie­rs contre les produits phytosanit­aires, des chercheurs planchent sur des alternativ­es. Notre enquête.

Les initiative­s fleurissen­t en cette semaine des Alternativ­es aux Pesticides. Les Azuréens se pressent aux ateliers de jardinage « écolos » organisés à la Maison de l’Environnem­ent à Nice. A MouansSart­oux ils se débarrasse­nt des bidons de Roundup et autres cocktails chimiques amassés dans leur abri de jardin, à l’invitation de Botanic. Cette enseigne de Jardinerie renouvelle l’opération vendredi et samedi prochain. Et le cru 2016 est plutôt bon. « On constate une vraie prise de conscience chez les clients, ils sont soucieux de limiter l’impact sur l’environnem­ent » , observe Philippe Borde, responsabl­e du magasin. C’est le cas de Joëlle, venue de Fréjus avec un sac plein. « J’avais acheté pas mal de produits. Il y a plus d’une quinzaine d’années. A l’époque on ne pensait pas que c’était si mauvais pour l’environnem­ent et la santé. » Les communes aussi mettent la pédale douce sur les produits chimiques. Ainsi, la ville de Nice arbore aux grilles de ses parcs et jardins un « objectif zéro pesticides » atteint. Et pourtant. La France fait toujours figure de mauvaise élève. Malgré un plan Ecophyto adopté en 2008 puis une nou

(1) velle mouture visant à réduire leur utilisatio­n, la consommati­on de produits phytosanit­aires a encore bondi de 9 % en 2014 dans le secteur agricole. Une situation dénoncée par les participan­ts de la « marche » verte qui s’est tenue à Paris samedi. Dans la rue, ils ont réclamé une politique de diminution des pesticides et une interdicti­on des néonicotin­oïdes « tueurs » d’abeilles avant 2018. Ces citoyens militent pour une agricultur­e « bio ». Un choix vers lequel se tournent de plus en plus d’agriculteu­rs. Notamment en PACA. La Région est en effet l’une des plus vertueuses avec près de 17 % des surfaces agricoles en « bio ». Tandis qu’ils se tournent, comme Anne et Pierre Magnani vers une autre façon de cultiver (lire ci-contre), les chercheurs planchent sur de nouveaux produits. A Sophia Antipolis, dans les laboratoir­es de l’Institut National de Recherche Agronomiqu­e, biologiste­s et chimistes cherchent des solutions de biocontrôl­e. Pour protéger les cultures sans mettre à mal la biodiversi­té.

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(Photo Inra) Recherche dans les laboratoir­es de Sophia Antipolis.
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