Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

L’académie de musique Barla arrive à Barbéris

L’institutio­n niçoise a quitté Barla pour Barbéris avec ses 600 élèves de... 18 mois à 84 ans! Outre les 17 classes de cours, un auditorium de 150 places devrait voir le jour.

- A. P.

Pendant plus de trente ans, on voyait, à l’orée de la rue Barla des jeunes portant boîte à violon, étui à flûte ou trompette et qui disparaiss­aient sous le porche du numéro 7 bis. Ils se rendaient à l’Académie de musique, communémen­t appelée « Académie Barla », qu’avait fondée en 1984, en ce lieu, un musicien de grande qualité, pianiste et compositeu­r, nommé Jean Bouchon. Depuis, l’Académie a grandi. Beaucoup de ses élèves sont devenus des profession­nels, transitant à l’occasion par le conservato­ire de Nice. Et les locaux sont devenus trop petits. Beaucoup trop petits.

 m de hangar

 transformé­s

L’Académie a donc cherché à se loger ailleurs. Elle a trouvé sa place, depuis peu, au 71, de la rue Barberis, une rue qui bute sur les premiers contrefort­s du mont Boron, au nord du port. Là, Jean Bouchon a déniché un ancien hangar de 800 mètres carrés. En arrivant au bout de la rue, on remarque une enseigne en forme de clé de sol. C’est là qu’il faut pousser la porte. Le responsabl­e a fait construire dix- sept salles de cours insonorisé­es (il en avait sept, avant, à Barla) et espère pouvoir achever un auditorium de 150 places qui se trouvera au centre du bâtiment. Ses plus de six cents élèves l’ont suivi. Ils ont entre… 18 mois et 82 ans. Vous avez bien lu : 18 mois. Oui, c’est une tranche d’âge qu’ignorent les conservato­ires traditionn­els. Grâce à des psychologu­es musicienne­s, des musico-thérapeute­s, il initie les tout petits à la musique. Et ça marche ! Les cours, pour ces bébés musiciens, ont lieu en présence des parents. L’Académie compte, ensuite, cent- vingt enfants en classe d’éveil correspond­ant à l’âge de la maternelle. À l’autre bout de la chaîne des âges, il y a les adultes. Eux non plus ne trouvent pas leur place dans les conservato­ires. Le doyen a… 82 ans. Il s’appelle Augustin. Il était psy. Comme cadeau de retraite, ses collègues lui ont offert... un violoncell­e.

Et en avant la musique !

« Notre idée, dans notre Académie, explique Jean Bouchon, est de se faire plaisir en jouant de la musique. Pas d’accomplir des performanc­es. » Il y a des auditions, un orchestre. L’Académie enseigne le classique, le jazz, les variétés. Dans la salle de variétés, il y a une estrade. « Importante, l’estrade, souligne Jean Bouchon. Les jeunes chanteuses aiment déjà se croire sur une scène ! » L’été, le directeur et ses profs amènent les élèves qui le désirent en un stage musical à Berthemont où l’on vient d’un peu partout en France. L’Académie se poursuit au grand air. Le professeur, premier prix du conservato­ire de Paris - disciple de Messiaen et Boulez s’il vous plaît ! - est romancier à ses heures. Ses Oubliés de Dieu, l’histoire des camisards dans les Cévennes, a été primé en l’an 2000 par l’Académie des arts et lettres de Marseille. Il vient de mettre fin à l’écriture de deux tomes de 800 pages sur la vie romancée du compositeu­r Rameau. À l’Académie du 71, rue Barberis, on connaît la musique !

 ?? (Photos A.P) ?? Le directeur de l’Académie, Jean Bouchon, devant une caricature de Bach.
(Photos A.P) Le directeur de l’Académie, Jean Bouchon, devant une caricature de Bach.
 ??  ?? Un cours pour « bébé » en présence de sa maman.
Un cours pour « bébé » en présence de sa maman.
 ??  ??
 ??  ?? Deux cours d’éveil pour enfant en âge de maternelle.
Deux cours d’éveil pour enfant en âge de maternelle.

Newspapers in French

Newspapers from France