Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Palmyre : un double tournant
Daesh contrôlait la ville – à la valeur à la fois symbolique, du fait de ses trésors archéologiques, et stratégique – depuis près d’un an
Les revers s’enchaînent pour Daesh. Après avoir perdu son responsable n°2, tué par un commando de l’armée américaine, l’organisation djihadiste a perdu hier une prise de guerre dont elle avait fait un symbole: la ville syrienne de Palmyre, dont la cité antique – que, depuis mai 2015, Daesh s’est employée à détruire et démanteler – est
(1) classée au patrimoine mondial de l’humanité, a été totalement reprise hier par l’armée syrienne, fortement appuyée par l’aviation russe 2).
( Mais au-delà de cette importance culturelle, la valeur du site tient à sa position stratégique: le régime n’a « qu’à » déloger les djihadistes de la localité d’Al-Alianiyé, située à 60 kilomètres plus au sud, pour reprendre le contrôle du désert syrien et avancer vers la frontière avec l’Irak (où, parallèlement, les forces officielles ont lancé une offensive pour récupérer Mossoul, fief de Daesh le plus important après Raqqa en Syrie).
D’énormes destructions
Mais si la ville est désormais vide – les djihadistes ne sont pas les seuls à s’être retirés: la quasi-totalité des habitants a fui les bombardements ces derniers jours –, le travail de désamorçage des mines et pièges laissés derrière par Daesh a, lui, tout juste commencé. D’une manière générale, la ville est balafrée d’énormes destruction témoignant de l’intensité des combats. Et l’inventaire du musée, qui abritait de nom- breux trésors, reste à faire. « Palmyre redeviendra comme avant », a toutefois assuré le chef des Antiquités syriennes, Mamoun Abdelkarim. 1. Notamment, à coups d’explosifs, les temples de Bêl et Baalshamin, ainsi que les tours funéraires et le célèbre Arc de
triomphe. 2. Selon Moscou, les avions russes ont effectué 40 sorties dans la région en 24 heures, et frappé 117 cibles.