Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Peut-on faire du protectionnisme intelligent? Débat au CUM jeudi
Deuxième volet des Entretiens de Nice au CUM jeudi. Au coeur du débat, un sujet en pleine actualité : le protectionnisme. Cycle de quatre conférences-débats sur les questions économiques qui touchent notre société, ces Entretiens visent à partager avec les citoyens les réflexions et analyses des professeurs de l’Edhec.
Noël Amenc, pourquoi ce sujet? Parce qu’on le retrouve au coeur des questions économiques évoquées par différents partis politiques, avec plus ou moins de cohérence. Un protectionnisme intelligent y est prôné soit par une augmentation des droits de douane qui financerait des aides aux entreprises ou apporteraient des compléments de revenus aux ménages ; soit par une forte hausse de la TVA qui ferait supporter aux biens de consommation importés une partie du financement du modèle social français.
La question s’est posée avec la crise de la politique agricole… C’est l’une des illustrations concrètes les plus récentes. Pour protéger notre agriculture, faut-il rétablir des barrières douanières, des droits de douanes, des quotas? Mais c’est loin d’être le seul domaine. On a souvent un diagnostic du même type pour l’industrie. On parle de dumping social ou environnemental qui justifierait cette augmentation des droits de douane. Ce sont des sujets très réactionnels.
Les politiques en parlent beaucoup mais proposent peu? Aucun parti de gouvernement, susceptible d’avoir un pourcentage élevé à la présidentielle, n’a mis en place dans son programme une stratégie protectionniste. On la retrouve à gauche. On se souvient des propos de Montebourg sur la démondialisation. On la retrouve à droite chez les souverainistes. Mais le seul parti à avoir développé concrètement et de manière plutôt logique un programme autour de la question est le Front national.
Quels seraient les avantages et inconvénients de telles mesures? Ce sont ces questions que nous aborderons précisément lors de la conférence. En partant des faits. Un exemple. Ceux qui disent qu’il faut se protéger des pays à faibles coûts de main-d’oeuvre oublient qu’une large partie de notre déficit commercial ne vient pas de ces pays mais principalement de partenaires européens. Donc si on veut parler de protectionnisme efficace, c’est avec ces Européens qu’il faut l’évoquer. Se mettre en rupture avec ces partenaires est-il intelligent? Nous en mettrons les conséquences en lumière. Concrètement. Car au final, la vraie question est de savoir si ce protectionnisme permet réellement de créer des emplois.
Entretiens de Nice. Au Cum à 18 h, le jeudi 31 mars. Inscriptionparmailàresearch@drh.edhec.eduetpar tél. au 04.93.18.34.80.