Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Quand l’Université soigne ses réseaux
L’Université de Nice Sophia Antipolis appuie une partie de sa stratégie de communication sur les réseaux sociaux. Les 10 et 11 mars derniers, elle a accueilli un colloque sur le sujet. L’occasion de faire le point
Incontournables, les réseaux sociaux ? C’est bel et bien le sentiment d’Olivier Lubrano. Non sans humour, le community manager de l’Université de Nice Sophia Antipolis reconnaît qu’il prêche pour sa paroisse. Pourtant, il le dit très clairement : « Cette partie de notre stratégie de communication prend une place de plus en plus impor
tante. » L’Université est aujourd’hui active sur Facebook, Twitter, LinkedIn et Instagram. Elle publie également des photos sur FlickR, des vidéos sur Youtube et Vimeo. Ces démarches croisées lui permettent de relayer, facilement et gratuitement, ses campagnes traditionnelles, mais aussi de proposer des contenus exclusifs à des publics variés ( étudiants, futures recrues, enseignants, entre autres).
Générer du contenu
Le but n’est pas seulement de faire le buzz, mais avant tout d’animer une communauté grâce à la légitimité de l’institution. Cela passe par la nécessité de générer du contenu régulièrement, de partager l’information et, parfois, de modérer les discussions virtuelles pour ne pas qu’elles dégénèrent. « Il ne m’est que très rarement arrivé d’intervenir pour supprimer un message » , assure Olivier Lubrano. Sa mission précise consiste aussi à bien segmenter l’information délivrée en fonction des réseaux considérés. « Exemple : tout ce qui est festif à l’égard des étudiants ne trouve pas sa place sur un réseau comme LinkedIn, dont l’approche est strictement professionnelle. Il faut s’occuper essentiellement de l’information que notre auditoire attend. Nous sommes créateurs de contenus : il faut ramener nos publics vers ces contenus, par le biais de liens éventuellement. » Autre nécessité pour une entité sur les réseaux sociaux : savoir mobiliser et fédérer ses équipes, surtout quand certaines d’entre elles y sont déjà actives pour elles-mêmes. Olivier Lubrano met en avant l’idée de transparence et souligne qu’un community management efficace passe aussi parfois par la définition de chartes. D’après lui, il peut aussi y avoir des sujets à éviter quand c’est possible : « Si notre travail est fait correctement en amont, c’est la communauté elle-même qui réagira aux propos déplacés de certains de ses membres. Par exemple, si on publie la photo d’étudiants en toge pour la cérémonie des diplômes, certains nous reprocheront peut-être de copier les rites des universités américaines. D’autres souligneront que ce type de pratiques existe en Europe depuis longtemps, que cela fédère les étudiants ou qu’ils aimeraient bien fêter leur diplôme de cette façon. »
Un métier évolutif
Les très rares fois où les débats se sont envenimés, Olivier Lubrano dit avoir compté sur sa hiérarchie pour adopter une position claire. Pas de censure à déplorer, en dehors des propos menaçants ou injurieux. Le community manager souligne que son métier n’est pas figé. De ce fait, une partie de sa mission consiste en un travail de veille : « L’un de mes principaux enjeux est de ne pas passer à côté d’un réseau important. J’ai regardé comment fonctionne Snapchat ou Périscope. J’ai aussi noté que Twitter imaginait faire passer ses publications de 140 à 10 000 caractères et constaté, le jour même, que son action dévissait ! Il ne me faut rien louper. Ensuite, évidemment, l’important reste de faire remonter des informations valides et professionnelles. » Des
préconisations que le community manager a pu énoncer à une soixantaine de ses collègues, en colloque à Nice les 10 et 11 mars. Pour une part, ils sont aussi applicables à d’autres entités.