Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Medi Sadoun : « J’ai envie d’une comédie romantique »
Rencontre Avocat dans Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu?, gynécologue dans Joséphine s’arrondit, le voici footballeur dans La Dream Team. Il a tout pour lui, et il va droit au but
Medi Sadoun est à l’affiche de La Dream Team, de Thomas Sorriaux avec notamment Gérard Depardieuet Chantal Lauby. Il y campe l’archétype – ou plutôt la caricature – d’un joueur de première division qui, contraint de se mettre au verta prèsun accidentdepar cours, redescend sur terre. Sa terre, c’est celle du Berry où le champion se prend de passion pour les gosses du village. Jusqu’au succès monstre de Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu? les films dans lesquels Medi Sadoun était apparu se comptaient sur les doigts d’une main. Depuis, on n’arrête plus l’ex-Kaïra qui s’est fait gynéco pour Marilou Berry dans Joséphine s’arrondit, et sera bientôt flic dans Débarquement immédiat.
Dans ce film, vous campez un vrai connard… Jubilatoire? Nous avons tous un côté ange et un côté démon. C’est toujours bien d’explorer l’opposé de ce qu’on est (rires). Je plaisante, car ce qui est intéressant, ici, c’est le chemin qui sépare ce petit con des vraies valeurs humaines avec lesquelles il va renouer. Moi, je trouve ça très beau!
Que savez-vous du foot? J’ai joué jusqu’à l’âge de quinze ans. Ce milieu, honnêtement, je ne le connais pas. Je le respecte énormément – les sportifs pros, d’une manière générale – car on y trouve beaucoup de gens qui sacrifient une grande partie de leur vie. On les montre souvent du doigt comme des sales gosses, et ça me révolte.
Avez-vous échangé quelques balles avec ceux du PSG? Non! Je me suis vraiment retrouvé sur la pelouse du Parc des Princes lors d’un match PSG/Metz, mais c’était pendant la mi-temps. Le timing était serré, tout était bien quadrillé. Mais je commence à avoir quelques contacts avec des joueurs, et j’en
suis super-fier.
Avez-vous toujours du mal à vous sentir légitime, étant venu à la comédie sur le tard? Avec mes copains (ndlr : Franck Gastambide et Jib Pocthier), on a commencé en bas de la tour, avec une petite caméra, pendant que d’autres faisaient de grandes études d’art dramatique. Quand on a voulu faire les acteurs parce que les propositions arrivaient, on s’est dit que tout le monde allait découvrir le pot aux roses. Je me suis longtemps considéré comme un escroc.
« Avec mes copains, on a commencé en bas de la tour »
Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu a changé le regard? C’est sûrement très prétentieux de ma part, mais tant que je ne porte pas un film, je ne peux m’attribuer son succès. Dans le cas de Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu, on était dix, orchestrés par Christian Clavier, qui est un monstre du cinéma français, avec Chantal Lauby. À côté, on était des pièces rapportées. Moi ou quelqu’un d’autre, ç’aurait été pareil : on avait une petite réplique par- ci, par-là. Pas de quoi me considérer comme un acteur, en tout cas. Je suis très content de l’image que ce film a donnée et du bonheur qu’il a pu apporter. Me dire « bravo » ? Non, quand même pas.
Les propositions ont afflué? Effectivement, et c’est maintenant que j’essaie de me satisfaire davantage de mon travail. Après Joséphine s’arrondit, j’ai tourné Débarquement immédiat, de Philippe de Chauveron et avec Ary Abittan, qui sort en juillet. Je tente toujours de choisir des rôles qui s’éloignent le plus possible les uns des autres. C’est vraiment ça, qui me fait vibrer. Mais aujourd’hui, j’ai envie d’une comédie romantique. J’ai un bébé d’un an et demi, et je me demande si la paternité ne me donne pas envie de me diriger vers des registres qui permettent de montrer le film à mon enfant assez vite, et pas dans vingt ans. On est moins dans le sulfureux et davantage dans la douceur, quand on devient papa…