Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Panique à Juan
Plus d’une quarantaine de personnes ont été blessées hier soir dans un mouvement de foule. La panique a semble-t-il été causée par des pétards dont la détonation a pu faire penser à un attentat
Un mouvement de foule aux abord s de lapinè de deJu an-les-Pins, vraisemblablement provoqué par des pétards, a fait hier soir une quarantaine de blessés.
Des verres brisés au sol, des tables retournées, des sandales oubliées. Il est 23 h 30, hier soir, à Juan-les-Pins. Le résultat d’un vaste mouvement de panique. Dans les restaurants encore bondés une heure auparavant, les témoins de la scène s’amoncellent. Devenus hôpitaux de fortune, les établissements voient leur mobilier servir de civière et leurs chaises, de salle d’attente. « On a été projetées derrière le bar », témoignent deux touristes venues du nord de la France, encore sous le choc dans l’avenue LouisGallet. Bandage au pied droit, l’une d’elle raconte : « Comme tout le monde ici, on a perçu des bruits. Des bruits forts. Puis on a entendu des cris, on a vu les gens courir dans la rue. Certains renversaient tout sur leur passage, on ne comprenait pas. On a eu peur. Des gens m’ont marché dessus. On a juste su que l’on pouvait sortir quand on a vu les employés nettoyer les dégâts dehors…»
Quartier bouclé
Des débris qui ont notamment été la cause des plaies dont certains ont souffert. Victimes d’un mouvement de panique qui serait dû au bruit provoqué par des pétards. « Ici, on ne sait pas trop la raison de tout ça. On a tout entendu là-dessus… » Devant les terrasses aux allures chaotiques, les équipes s’attellent au ramassage des restes de repas et des éclats de vaisselle, tout en se remémorant le scénario
de la soirée : « C’est parti de la Pinède... Enfin... De ce côté-là en tout cas. Des dizaines de personnes ont commencé à courir en remontant vers la ville. Ils hurlaient. Dès qu’ils les ont vus, nos clients ont fait de même. Certains se sont réfugiés à l’intérieur aussi. On ne comprenait rien à ce qu’il se passait. C’était la terreur.»
«Ils criaient : “Cachez-vous c’est un attentat !” »
Passant sa soirée boulevard Baptistin-Ardisson, un homme se rappelle : « Des gens ont accouru, je n’ai jamais vu ça. Ils criaient: “Cachez-vous, c’est un attentat! ” On s’est tous planqués sous les tables.» La peur se répand comme une traînée de poudre dans la station balnéaire. « Les gens sont tendus depuis l’attentat de Nice, ces bruits leur ont fait craindre quelque chose de similaire, je pense», indique une amie d’une victime. Hier soir, le coeur de Juanles-Pins a rapidement été bouclé par les services des forces de l’ordre. Venus en nombre, les sapeurs-pompiers ont pris en charge et soigné plus d’une quarantaine de blessés légers sur place.