Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Tir : le bronze pour l’Azuréen Alexis Raynaud

A 21 ans, le Grassois du TS Antibes s’est offert le bronze à la carabine, 24 heures après l’argent de son camarade Jean Quiquampoi­x au pistolet

- A RIO, FRANÇOIS PATURLE

Un bronze qui a le goût des plus belles victoires. Le Grassois licencié à Antibes, Alexis Raynaud, a décroché la médaille de bronze, hier, à la carabine m  positions (couché, à genou, debout). Cinquième des qualificat­ions, le matin, il était parmi les  à disputer la finale à éliminatio­n, l’aprèsmidi. Niccolo Campriani, l’Italien, a gardé son titre olympique. Sergey Kaminskiy, le Russe, grand favori, a craqué sur les dernières cartouches, devant se contenter de l’argent. Et Alexis Raynaud, lui, le vice-champion d’Europe , a devancé les deux Allemands et un Chinois pour s’offrir ce podium olympique. Hautement mérité.  heures après l’argent de son ami Quiquampoi­x, le TS Antibes réalise un tir groupé historique. Et le tir français, aujourd’hui, doit une fière chandelle au club de la zone des Trois-Moulins, niché à côté de la salle

de basket.

« Alexis ? C’est un gars du sud, qui aime bien plaisanter, prendre du recul sur les choses. Mais aussi, ça a toujours été un gagneur redoutable », a lâché Pascal Bessy, l’entraîneur national. A peine descendu du podium, Alexis Raynaud avait la tête dans les étoiles. Entretien...

Alexis, vous aussi, à votre tour, vous l’avez fait...

Oui, c’était fou (il fond en larmes). Parfois, je me sentais submergé. Il ne fallait pas craquer. C’était un combat contre moimême...

Les premiers sentiments ?

Je suis heureux, soulagé. Quatre ans de travail pour arriver à cela, c’est beau. Je remercie toutes les personnes qui m’ont aidé. Je pense très fort aussi à mon papa qui a été hospitalis­é juste avant le début des Jeux ; ça va mieux, il est à la maison… Aujourd’hui, c’est la fête, j’imagine d’ici l’ambiance. Et mon président du Tir Sportif d’Antibes (Roger Berthod), à  ans, il doit avoir le coeur solide. Deux médaillés olympiques en  heures pour son club, c’est une émotion, ça !

Hier, vous sautiez dans les bras de votre copain Jean Quiquampoi­x, médaillé d’argent. Et aujourd’hui, c’est vous sur le podium...

Je ne perds pas d’énergie à remercier un ami qui est médaillé, au contraire, j’en prends. Jean m’a montré comment faire. On est du même club, on a commencé le tir ensemble. Ça motive. Peut-être que c’est ça, aujourd’hui, qui m’a fait décoller, qui m’a fait ne rien lâcher jusqu’au bout parce qu’au milieu (de la finale), je n’étais pas très bien (e). C’est con, hein, mais à ce moment j’ai pensé à hier, où Jean n’a rien lâché alors qu’il était quatrième et qu’il a fait un  (sur ). Je me suis dit : ‘‘C’est à mon tour.’’ J’y ai pensé avant le début du tir debout. Dans ces cas-là, c’est la tête et le coeur qui comptent.

« Je suis peut-être un peu fou »

Le coeur, justement, il était à combien ?  en pulsations, sûrement. Il a vraiment fallu que je me batte jusqu’au bout. Je n’ai pas un caractère à lâcher l’affaire. Je me suis arraché. J’entends parfois que la condition physique des tireurs n’est pas notre point fort. On n’est peut-être pas comme les nageurs, mais il faut quand même un solide minimum. A  pulsations, le bras, il tremble ! Je remercie aussi mon coach mental, Sauveur Lombardo.

Jean,  ans, vous,  ans. C’est si jeune pour en, arriver là !

Nous aussi, on a beaucoup travaillé pour en arriver là. On travaille autant que les

anciens, - heures par jour. Je ne fais que ça de ma vie. On a moins d’expérience mais on a la grinta, la gnac. Je suis peutêtre un peu plus fou, je ne sais pas. On est une jeune génération, on se tire vers le haut.

On vous entendait dire avant la compétitio­n, pas question d’attendre Tokyo ...

Tokyo, c’est pour l’or (il rit) ! On m’a souvent dit que l’on préparait . Mais je ne me souvenais que du discours des entraîneur­s, qui me disaient . Je ne voulais pas attendre pour attendre. Cette médaille olympique me tenait vraiment à coeur. Comme de devenir armurier un jour.

C’est votre plus beau jour ?

Oui, le plus beau jour de la vie, c’est sûr. J’ai déjà partagé avec ma copine et la famille au téléphone. C’est magique. J’ai des frissons. Sur le podium, j’ai commencé à réaliser. C’est dur de trouver les mots.

 ??  ??
 ?? (Photos AFP/EPA) ?? Alexis Raynaud n’a pas flanché, et offert une e médaille olympique au TS Antibes !
(Photos AFP/EPA) Alexis Raynaud n’a pas flanché, et offert une e médaille olympique au TS Antibes !

Newspapers in French

Newspapers from France