Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

«C’était très intense de voir tout le monde respecter l’hommage»

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Jamais le Gym n’avait fait une entrée aussi silencieus­e sur le terrain. Et pendant une minute, pas un cri ni le moindre sifflet. Seul bruit, celui des feuilles de plastique blanches et noires recouvrant la Populaire Sud des trois lettres RIP. « C’était très intense de voir tout le monde respecter l’hommage», reconnaît Pierre Blanchard, le bras sur les épaules de sa femme. Un peu plus loin dans la tribune Garibaldi, Julien Perfettini est venu avec ses trois enfants. «Ils ne savent pas exactement ce qui s’est passé, même si on a essayé de leur expliquer. Mais avec ces ballons qui se sont envolés dans le ciel, ils ont compris la symbolique», explique ce Niçois qui vit à Lille. Felix Marcelli est aussi venu au stade accompagné de son fils. L’unité est pour lui la première des réponses face au terrorisme. Il va même jusqu’à lancer : «Il n’y a plus de supporter aujourd’hui, les Rennais peuvent venir en Populaire. » Venu de Suède pour quelques jours de vacances, Felip Perem reconnaît lui aussi qu’il « est important de venir. Pour rendre hommage aux victimes. Mais aussi pour montrer aux terroriste­s qu’on n’a pas peur de sortir et s’amuser.» Et aussitôt la minute écoulée, c’est aux cris de « Daesh ! Daesh ! On t’encule!» que la Populaire Sud a donné le ton de la rencontre. À quelques mètres des ultras chantant torses nus, Eleonor Gilli tient une banderole avec son frère. «Il n’est pas facile de parler de ces choses, de trouver les bons mots, explique l’adolescent­e, alors avec mon petit frère on a dessiné cet aigle en pleurs. » Et dans les tribunes, nombre de regards se sont embrumés au moment de la minute de silence. C’est le cas de Christine Baldi, venu de Cagnes assister à la rencontre. Pour elle, « il n’y a qu’un message à retenir », dit-elle en montrant à sa droite la banderole de la tribune Ray. « Unis dans la douleur, défiant la peur, le peuple niçois ne s’inclinera pas.»

 ??  ?? (De gauche à droite et de haut en bas) Felip, Eleonor et son frère, Pierre et sa femme, Félix et son fils, Christine et ses parents. (Photos Joris Bolomey)
(De gauche à droite et de haut en bas) Felip, Eleonor et son frère, Pierre et sa femme, Félix et son fils, Christine et ses parents. (Photos Joris Bolomey)
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