Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Lâcher de colombes, un mois après l’attentat
Hier, à 18h30, devant une foule massée sur la Prom’, 40 oiseaux de la paix se sont envolés dans le ciel d’azur. Une belle cérémonie organisée par Cécilia, pour ne jamais oublier
Un lâcher de colombes blanches dans le ciel d’azur. Hier, à 18 h 30, sur la Prom’, face au jardin Albert-1er, quarante oiseaux de la paix se sont envolés. Libérés de leur cage par des mains enfantines, ils ont frôlé la foule recueillie, survolé le kiosque à musique transformé en mausolée de fleurs, de jouets, de mots déposés en hommage aux victimes de ce 14-juillet. Pour ensuite disparaître dans le bleu horizon, tandis que retentissait, dans un silence de plomb, la chanson de Jacques Brel « Quand on a que l’amour ». Celle-là même interprétée, par Nolwenn Leroy, Yael Naim et Camelia Jordana, aux Invalides en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre à Paris. Hier, sous le soleil déclinant, la foule a frissonné d’émotions. Instant de communion, de fraternité, de douleur partagée. Cet hommage, un mois, jour pour jour après l’attentat, c’est Cécilia Acevedo-Vernot, présidente de l’association franco-colombienne qui l’a voulu. Née à Bogota, c’est à Nice qu’elle a, depuis 30 ans, construit sa vie, fondé une famille, trouvé un travail, comme Atsem, dans les écoles niçoises. « Le 14 juillet, j’aurais dû être sur la Prom’, pour le feu d’artifice, si je n’étais pas au fond de mon lit, malade, deux heures avant, raconte-t-elle. Ce soir-là, le destin m’a sauvé la vie. Ce soir-là, j’ai perdu des amis, des collègues de travail, d’autres ont été blessés. Un mois après, je voulais faire un geste, si petit soit-il, pour dire toute ma peine. M’associer à la douleur des familles. » Alors, elle a tapé aux portes des commerçants de Raimbaldi, Lépante, Assalit, récolté une petite somme, frappé à la porte de l’association Nice Colombes de JeanLuc Thomas qui a tout organisé pour réaliser le projet de Cécilia. Une belle et poignante cérémonie, saluée par des applaudissements et des larmes aussi, qui a rempli les espérances de Cécilia. « Ce moment de partage, j’en avais besoin. Cela fait du bien, au coeur, à l’âme. Après toute cette horreur. »