Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Primagaz : les habitants sous pression poursuivent le combat
Hier, élus, associations, riverains se sont mobilisés pour réaffirmer leur opposition à l’installation d’un relais de l’entreprise sur la commune. Le transfert doit être effectif en septembre…
Non à Primagaz ! », martèle la foule réunit pour une journée d’action à la ferme de l’Ablé de Malaussène. Hier, ils étaient une centaine – prêts à s’époumoner jusqu’à l’asphyxie – pour s’opposer au projet d’installation de relais vrac de gaz propane au lieu-dit l’Ablé. Situé sur la zone de la Grave à Carros, le site actuel de Primagaz pourrait déménager sur un terrain privé malaussénois. Le 6 juillet dernier, la réunion publique houleuse avec les représentants de l’entreprise et les services de l’État avait permis aux élus, associations et riverains d’exprimer leur refus au projet (lire Nice-Matin du 7 juillet). Depuis cette rencontre, l’opposition a gonflé plein gaz ! Une motion contre le projet de transfert a recueilli l’unanimité des maires des trente-quatre villages membres de la communauté de communes des Alpes d’Azur.
signatures
La pétition lancée par le collectif « Non à Primagaz » a rassemblé plus de 1 800 signatures. « Cette implantation offrira zéro emploi à la vallée, dénaturera le village, créera des nuisances et de la pollution avec un flot de camions importants», rappelle le maire, Joseph Saturno. Pour les habitants, le projet présage de la mort de « l’or vert ». « Cela fait quinze ans que je suis maraîcher. On vit ici pour être à la campagne…», rappelle avec agacement José Ricciardi. Primagaz devrait s’installer à quelques mètres de son exploitation... « Je suis bientôt à la retraite et je souhaiterais céder mon commerce. Mais qui en voudra? Qui souhaite acheter des fruits et légumes qui poussent juste à côté d’un relais de gaz? Qui souhaiterait entendre les rotations de camions à proximité ? », soupire le riverain. Et Laurent Emelina d’ajouter: « Il y a la source l’Adous qui passe juste à côté du projet et qui alimente le village. Ça semble clair, le transfert n’est pas en adéquation avec l’environnement sauvage et boisé », s’emporte l’habitant. Présent au rassemblement, Jean-Raymond Vinciguerra, conseiller départemental, écologiste, rappelle que d’autres solutions seraient possibles comme le transfert du dépôt collectif de 200 tonnes de Carros sur les casiers du bec de l’Estéron à Gilette (lire Nice-Matin du 13 août). Ces alternatives seront-elles prises en compte ? Primagaz doit s’installer à Malaussène en septembre. C’est-à-dire demain. « La préfecture a la compétence de différer le projet devant la levée de boucliers générale des communes et j’espère qu’elle le fera...», livre avec espoir Jean-Raymond Vinciguerra. Aucun représentant de l’entreprise Primagaz, contactée par téléphone, n’a pu donner suite à notre demande d’entretien. Les habitants semblent vouloir maintenir la pression jusqu’au bout. À la rentrée, il y aura de l’eau dans le gaz...