Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Le ferry incendié reste à quai
Il aura fallu quatre heures pour venir à bout du feu qui s’est déclaré samedi soir à bord du Moby Zaza, à Nice. Le navire est en réparation, ses 700 passagers ont appareillé de leur côté
Quatre heures de lutte. Cent dix sapeurs-pompiers engagés. Sept cents passagers acheminés à destination par un autre biais. Et un ferry long de 155 mètres qui reste à quai jusqu’à nouvel ordre. Tel est le bilan de la délicate intervention réalisée samedi soir dans le port de Nice, après l’incendie à bord du Moby Zaza. Un sinistre rare, d’origine vraisemblablement d’origine accidentelle, qui n’a fait aucun blessé grave mais a suscité d’importants dégâts matériels. « Le cheminement des sapeurs-pompiers a été très compliqué, rapporte le lieutenant-colonel Philippe Bergont, qui a dirigé les opérations de secours. Ils ont dû évoluer dans des espaces clos et exigus, avec une élévation énorme des températures. À l’issue, tous étaient éprouvés. » L’épais panache de fumée qui s’est élevé dans le ciel niçois, peu avant 20 h, aura mobilisé les soldats du feu sans relâche jusqu’à minuit. Survenu deux niveaux en dessous du parking des voitures, il s’est déclaré dans la salle des générateurs. Un espace de 500 m2, mitoyen de la salle des machines, qui abrite quatre générateurs. Deux d’entre eux ont été rongés par les flammes, ainsi que 300 m2. De quoi augurer d’importants travaux de réparation. Deux membres d’équipages ont été intoxiqués par les fumées, et l’un d’eux a été légèrement brûlé au visage. Parmi les 110 pompiers mobilisés, 28 sont des agents spécialisés, dont 8 Monégasques. Leur intervention s’est jouée en trois temps, explique Philippe Bergont. « Nous sommes d’abord descendus munis de deux lances, avec de grandes difficultés pour approcher du foyer. Le capitaine du navire a ensuite proposé de fermer toutes les portes et d’injecter du CO2, mais l’opération n’a pas été suffisamment efficace. Alors nous y sommes retournés, équipés de petits ventilateurs qui ont facilité notre progression. » L’essentiel du dispositif d’intervention n’a été levé qu’à 3 h du matin. Les derniers pompiers sont partis à 8 h. La veille, vers 22 h, la totalité des 700 voyageurs en partance pour Bastia avait dû évacuer le navire.
Nuit sous tente au port
« Une partie d’entre eux a rejoint Gênes pour embarquer sur un autre ferry de la compagnie, indique Frédéric Mac Kain, secrétaire général de la préfecture des Alpes-Maritimes. D’autres ont été réunis sur le Corsica Ferries dont le départ avait été retardé à cette fin. Et une soixantaine de personnes a été hébergée sous tente par la Protection civile. » La Corse se sera fait désirer pour ces passagers en route pour Bastia. Difficile d’établir la durée de l’indisponibilité du Moby Zaza. La compagnie n’a pas répondu à nos sollicitations. Mais selon toute vraisemblance, le ferry pourrait prolonger son escale niçoise plusieurs jours. En tout état de cause, il ne pourra appareiller qu’une fois délivré le certificat de navigabilité. « Une étude technique est menée, parallèlement à l’enquête judiciaire digilentée par le parquet », précise Frédéric Mac Kain. Selon nos informations, l’enquête menée par la DDSP 06 tend à écarter l’hypothèse criminelle. Le bilan aurait-il pu être bien plus lourd si le sinistre était survenu en mer ? « Mieux valait que ce feu survienne à quai, reconnaît le sous-préfet. Même si les structures de tels navires sont conçues pour contenir de tels sinistres. »