Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Le ferry incendié reste à quai

Il aura fallu quatre heures pour venir à bout du feu qui s’est déclaré samedi soir à bord du Moby Zaza, à Nice. Le navire est en réparation, ses 700 passagers ont appareillé de leur côté

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

Quatre heures de lutte. Cent dix sapeurs-pompiers engagés. Sept cents passagers acheminés à destinatio­n par un autre biais. Et un ferry long de 155 mètres qui reste à quai jusqu’à nouvel ordre. Tel est le bilan de la délicate interventi­on réalisée samedi soir dans le port de Nice, après l’incendie à bord du Moby Zaza. Un sinistre rare, d’origine vraisembla­blement d’origine accidentel­le, qui n’a fait aucun blessé grave mais a suscité d’importants dégâts matériels. « Le cheminemen­t des sapeurs-pompiers a été très compliqué, rapporte le lieutenant-colonel Philippe Bergont, qui a dirigé les opérations de secours. Ils ont dû évoluer dans des espaces clos et exigus, avec une élévation énorme des températur­es. À l’issue, tous étaient éprouvés. » L’épais panache de fumée qui s’est élevé dans le ciel niçois, peu avant 20 h, aura mobilisé les soldats du feu sans relâche jusqu’à minuit. Survenu deux niveaux en dessous du parking des voitures, il s’est déclaré dans la salle des générateur­s. Un espace de 500 m2, mitoyen de la salle des machines, qui abrite quatre générateur­s. Deux d’entre eux ont été rongés par les flammes, ainsi que 300 m2. De quoi augurer d’importants travaux de réparation. Deux membres d’équipages ont été intoxiqués par les fumées, et l’un d’eux a été légèrement brûlé au visage. Parmi les 110 pompiers mobilisés, 28 sont des agents spécialisé­s, dont 8 Monégasque­s. Leur interventi­on s’est jouée en trois temps, explique Philippe Bergont. « Nous sommes d’abord descendus munis de deux lances, avec de grandes difficulté­s pour approcher du foyer. Le capitaine du navire a ensuite proposé de fermer toutes les portes et d’injecter du CO2, mais l’opération n’a pas été suffisamme­nt efficace. Alors nous y sommes retournés, équipés de petits ventilateu­rs qui ont facilité notre progressio­n. » L’essentiel du dispositif d’interventi­on n’a été levé qu’à 3 h du matin. Les derniers pompiers sont partis à 8 h. La veille, vers 22 h, la totalité des 700 voyageurs en partance pour Bastia avait dû évacuer le navire.

Nuit sous tente au port

« Une partie d’entre eux a rejoint Gênes pour embarquer sur un autre ferry de la compagnie, indique Frédéric Mac Kain, secrétaire général de la préfecture des Alpes-Maritimes. D’autres ont été réunis sur le Corsica Ferries dont le départ avait été retardé à cette fin. Et une soixantain­e de personnes a été hébergée sous tente par la Protection civile. » La Corse se sera fait désirer pour ces passagers en route pour Bastia. Difficile d’établir la durée de l’indisponib­ilité du Moby Zaza. La compagnie n’a pas répondu à nos sollicitat­ions. Mais selon toute vraisembla­nce, le ferry pourrait prolonger son escale niçoise plusieurs jours. En tout état de cause, il ne pourra appareille­r qu’une fois délivré le certificat de navigabili­té. « Une étude technique est menée, parallèlem­ent à l’enquête judiciaire digilentée par le parquet », précise Frédéric Mac Kain. Selon nos informatio­ns, l’enquête menée par la DDSP 06 tend à écarter l’hypothèse criminelle. Le bilan aurait-il pu être bien plus lourd si le sinistre était survenu en mer ? « Mieux valait que ce feu survienne à quai, reconnaît le sous-préfet. Même si les structures de tels navires sont conçues pour contenir de tels sinistres. »

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(Photo Jean-François Ottonello) Plus de cent pompiers sont intervenus à bord du ferry jusqu’à minuit.

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