Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Tensions en Haute-Corse après une violente rixe
Près de 500 personnes ont participé, hier à Bastia, à un rassemblement au lendemain d’une brutale altercation entre membres des communautés corse et maghrébine
Les heurts ont éclaté dans une crique du Cap corse, samedi soir, à la sortie de Sisco en Haute-Corse. Dans cette petite station balnéaire, située à une douzaine de kilomètres au nord de Bastia, des membres des communautés corse et maghrébine se sont affrontés violemment. « Quatre personnes blessées, dont une femme enceinte, ont été évacuées vers le centre hospitalier de Bastia. Leur pronostic vital n’est pas engagé, a indiqué le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve dans un communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche. Trois véhicules ont été incendiés, provoquant de fortes perturbations de la circulation et un début de feu de végétation rapidement circonscrit ».
Hachettes et harpons
Après cette brutale altercation, environ 500 personnes ont participé, hier à Bastia, à un rassemblement dans une atmosphère tendue. Une jeune fille mineure, témoin des affrontements, s’est exprimée au mégaphone devant la foule. Celle-ci a indiqué que la rixe avait commencé alors que plusieurs femmes qui se baignaient en burkini étaient prises en photo par des touristes. Des insultes ont été proférées par un groupe de jeunes gens d’origine maghrébine, selon la jeune témoin. Plusieurs hommes plus âgés, d’origine maghrébine, sont alors arrivés, munis de hachettes, s’en prenant à un groupe de jeunes gens corses qui étaient sur la plage. Des parents des jeunes gens sont à leur tour intervenus et deux d’entre eux ont été blessés avec des harpons, a indiqué la jeune fille. «Leton est monté », « les gens du village sont descendus », a ajouté la jeune fille selon laquelle les pneus de plusieurs de leurs voitures ont été crevés par des femmes maghrébines tandis que les villageois ont renversé une voiture et incendié deux autres véhicules appartenant à des membres de la communauté maghrébine.
« On va monter parce qu’on est chez nous »
Cent policiers et gendarmes ont été envoyés sur place pour ramener le calme. « Vous n’avez qu’à venir nous voir à Lupino », un quartier périphérique de Bastia, aurait lancé l’une des personnes d’origine maghrébine. La section de recherches d’Ajaccio a été saisie de l’enquête. Hier matin, après la réception des manifestants à la préfecture de Bastia, la foule a crié « aux armes, on va monter parce qu’on est chez nous » et s’est dirigée vers le quartier Lupino, dont les gendarmes mobiles ont bloqué l’entrée.