Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Une station et un atelier détruits par un incendie
Pour des raisons encore inconnues, un violent incendie a détruit, hier, trois commerces, boulevard de Verdun. L’intervention, à haut risque, a mobilisé 70 sapeurs-pompiers du département
Trois commerces entièrement calcinés. Au moins cinq pompiers légèrement blessés par une intervention à haut risque. « Cela aurait pu être catastrophique », souffle un pompier expérimenté. Hier, il a fallu au moins cinq heures et tout le métier de 70 soldats du feu pour maîtriser un
(1) incendie qui a entièrement détruit trois commerces, boulevard de Verdun à Sospel, dont l’unique station-service et garage de la commune, Bévéra Auto. Le feu a démarré vers 6 h 15 du garage, en contrebas, où étaient notamment stockés une quinzaine de voitures, des pneus, de la peinture et une cuve de récupération d’huiles. «On venait de terminer une livraison de 20 000 litres de carburant lorsqu’on a entendu une explosion au sous-sol», témoigne Robert, le beau-père du patron de la station essence. Certains croient à un tremblement de terre. Mais très vite les flammes lèchent déjà les deux commerces attenants, la sellerie Lauvray et l’atelier de fabrication d’Au Pays du citron.
Une cuve de litres de carburant épargnée
Vingt-six habitants ainsi qu’une quinzaine de gendarmes et leurs familles, présents dans la caserne juste en face, sont évacués vers l’hôpital de Sospel et la maison de retraite de La Palmosa. Françoise, l’octogénaire vivant juste au-dessus de la station-service, est quant à elle extraite à temps par son fils et sa petite-fille (lire par ailleurs). Sur les lieux de l’intervention, le brasier est coriace. La fumée épaisse. Une intervention d’autant plus dangereuse que les produits hautement inflammables sont légion. À commencer par la cuve enterrée de 30 000 litres de carburant, d’où les habitants du secteur tirent quotidiennement leur or noir. « Heureusement, elle n’a pas explosé. Elle était bien protégée par un mur épais et du sable », souffle Jérôme Bolla, le patron de la station-service. Pour les habitants du secteur, désormais privés de gasoil et d’essence, il leur faudra rallier Menton ou Breil pour s’approvisionner. Une difficulté qui apparaît minime à côté des treize salariés de ces trois commerces, au chômage technique pour une durée indéterminée. Hier soir encore, le risque de nouveau départ de feu était toujours présent, empêchant la gendarmerie de procéder aux investigations, dans le cadre d’une enquête judiciaire. Brasier accidentel ou criminel ? Le mystère reste entier.
(1) Venant des casernes de Menton, Sospel, Nice, Cannes, Carros… Sous les ordres du commandant Franck Fiorelli, chef de site.