Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

L’échappée «Belle» des Ballets de Monte-Carlo

La nouvelle version du ballet de Jean-Christophe Maillot a tout pour plaire !

- ANDRÉ PEYREGNE

ÀMonaco, la fin d’année se fait en dansant. Ici, on est comme sur le pont (d’Avignon) : on y danse, on y danse… Le Monaco dance forum a battu son plein et tenu ses promesses. Il s’achève sur une nouvelle version du ballet La Belle de JeanChrist­ophe Maillot. L’échappée « Belle », en quelque sorte ! Le moins qu’on puisse dire est que cette Belle nous emballe. Décidément, Jean-Christophe Maillot ne cesse de feuilleter son passé. La semaine dernière, pour créer son Aleatorio, il avait épousseté trois de ses anciens ballets. Ici, c’est la Belle au bois dormant qu’il a remise en forme. Pour la relooker, il ne s’est pas contenté de lui mettre un peu de rouge à joue et de fard à paupières. Il a épuré des gestes, remplacé des costumes. On découvre un nouveau ballet aux lignes affûtées, aux décors nets et propres du maître Ernest Pignon-Ernest.

Les reines succèdent aux reines

Pour incarner cette Belle, JeanChrist­ophe Maillot a fait appel à une étoile du ballet du Bolchoï de Moscou, Olga Smirnova. Elle est venue avec son partenaire, Semyon Chudin, éblouissan­t en prince charmant. Bien sûr, les Monégasque­s ont pour toujours dans la tête la Belle de Bernice Coppieters. Mais la vie est ainsi. Les reines succèdent aux reines. Et celle-ci remplace la précédente. Elle dresse ses bras vers le ciel comme si elle voulait décrocher la Lune, elle ondule son corps comme une naïade. Son entrée en scène est spectacula­ire : elle apparaît dans une bulle gonflable. Il faut la voir, la Belle dans sa bulle ! Aux côtés des deux étoiles russes, les Ballets de Monte-Carlo ne sont pas à la traîne. Loin de là ! Ils sont admirables, du premier au dernier rôle. Stephan Bourgond campe une Carabosse à couper le souffle. La frêle Mimoza Koiké, que le moindre souffle semblerait pouvoir emporter, est une enchantere­sse. On aime ce brin de Mimoza posé sur le rôle de la Fée Lilas. L’Orchestre philharmon­ique, qui accompagne le ballet sous la direction de Nicolas Brochot, participe au conte de fées. Il joue un mélange de musiques de Tchaïkovsk­y, de la Belle au bois dormant et de Roméo et Juliette. L’orchestre a sa belle à lui. Elle est au violon. Elle s’appelle Liza Kerob et charme de ses solos. Ce spectacle est une réussite. En l’affinant, Jean-Christophe Maillot a affirmé son style. Cette Belle est sa signature. Son label.

Savoir +

Prochaines représenta­tions : aujourd’hui à 14 et 20 heures, demain à 20 heures, lundi à 14 et 20 heures, mardi à 20 heures. Au Grimaldi forum. De 12 à 54 euros. 00.377.98.06.28.28.

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