L’année de tous les possibles

Bien sûr, la tragédie du -Juillet… Cette effroyable tuerie dont nous tous, Niçois et amoureux de Nice, garderons à jamais la brûlure au coeur. Et puis sa réplique : l’attaque contre le marché de Noël de Berlin. Et encore les attentats de Bruxelles, de Bagdad, de Damas, d’Istanbul… Et tant d’abominations, de crimes, de deuils, dont on désespère d’épuiser la liste. Non, décidément,  n’a pas été une année clémente. « I survived  », ont inscrit sur leur tee-shirt des amateurs d’humour noir. D’autres en ont fait un site sur Facebook. Humour noir pour narguer le malheur.  année noire ? Elle a pourtant apporté aussi son lot d’heureuses nouvelles. L’accord de paix entre les autorités colombiennes et les Farc, par exemple. La fin de la dictature militaire en Birmanie. Dans le domaine médical, la victoire sur Ebola et les succès dans la lutte contre le Zika. Et même, en France – hé oui – une timide décrue du chômage. Mais au regard de l’histoire, ce qui restera de cette année , me semble-t-il, c’est une impressionnante série de surprises et de coups de théâtre. Qui prévoyait, il y a un an, que Nicolas Sarkozy et Alain Juppé seraient l’un et l’autre écartés de la course à la présidentielle, balayés par celui qui était alors scotché au e ou e rang dans les sondages ? Qui imaginait que François Hollande jetterait l’éponge ? Qui avait vu venir la démission de Macron et sa candidature à la présidence ? Pas Hollande, en tout cas. Qui avait anticipé que les électeurs britanniques, à près de  %, décideraient de sortir de l’Union européenne ? Pas Cameron, en tout cas. Qui pensait que Matteo Renzi devrait démissionner à la suite de l’écrasante victoire du « no » au référendum constitutionnel ? Pas lui, en tout cas. Plus étonnant encore, qui pouvait croire que l’improbable Donal Trump deviendrait le e président des Etats-Unis, élu – étrangeté supplémentaire – avec quelque    voix de moins que Hillary Clinton ? Et dans un tout autre ordre, comment pouvait-on prévoir, fin décembre , alors que Kerry disait avoir obtenu de Poutine l’assurance que Bachar al-Assad était « prêt à collaborer à une transition politique », que la Syrie s’acheminait vers une intensification des combats et l’écrasement d’Alep sous les forces combinées du régime syrien et de l’armée russe ? Oui, tous ces événements qui ont bousculé pronostics, sondages et avis d’experts en tous genres ont bel et bien eu lieu en . Et leur point commun est que tous – qu’il s’agisse de la Syrie, bien sûr, mais aussi de l’élection présidentielle française, de la capacité de l’Europe à « gérer » ce saut dans l’inconnu qu’est le Brexit, et plus encore de l’arrivée à la Maison-Blanche d’un homme décidé à déchirer les engagements internationaux de son pays – tous ouvrent sur une ère de doutes et d’incertitudes. Un futur flou, qui rend toute prévision présomptueuse et tout projet aléatoire. Après , année de toutes les surprises, bienvenue en , année de tous les possibles.

« Tous les événements de 2016 qui ont bousculé pronostics, sondages et avis d’experts en tous genres ouvrent sur une ère de doutes et d’incertitudes. »