Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Cessez-le-feu en Syrie: un accord historique

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Un cessez-le-feu global en Syrie entre régime et rebelles devait entrer à vigueur à minuit avant l’ouverture de négociatio­ns de paix, en vertu d’un accord conclu sous l’égide de la Russie et de la Turquie, mais sans les Etats-Unis. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays soutient les rebelles, a qualifié cet accord d’ «opportunit­é historique » pour mettre fin à la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011. Cette guerre qualifiée de « cancer à l’échelle mondiale » par le futur patron de l’Onu, Antonio Guterres, a fait plus de 310 000 morts et des millions de réfugiés. Le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a, lui aussi, estimé que le cessezle-feu offrait une « véritable opportunit­é » pour trouver « une solution politique » au conflit. L’annonce de trêve intervient une semaine après la reprise totale d’Alep par le régime du président Bachar al-Assad, sa plus importante victoire depuis 2011, obtenue avec le soutien de ses alliés indéfectib­les, Iran et Russie. Après plusieurs rencontres en Turquie entre émissaires russes et représenta­nts rebelles soutenus par Ankara, le président russe Vladimir Poutine a annoncé l’entrée en vigueur d’une trêve en Syrie hier à minuit. L’accord de cessezle-feu a été confirmé par l’armée syrienne et la Coalition nationale syrienne (CNS), principale composante de l’opposition en exil. « Trois documents ont été signés: un premier entre le gouverneme­nt et l’opposition armée sur un cessez-le-feu sur l’ensemble du territoire syrien », et le deuxième sur des mesures visant à contrôler le respect de la trêve, a indiqué M. Poutine. «Le troisième est une déclaratio­n sur la volonté [des parties en conflit] de lancer des négociatio­ns de paix », a-t-il poursuivi.

Etats-Unis exclus

Selon la Russie, le cessezle-feu a été approuvé par «les principale­s forces» de la rébellion. Au total, sept groupes rebelles, dont le puissant Ahrar al-Cham, ont signé. Depuis le début de la guerre en mars 2011, plusieurs cessez-le-feu négociés par Washington et Moscou ont rapidement volé en éclats. Les Etats-Unis, jusque-là en désaccord continu avec la Russie sur le conflit syrien et qui attendent l’arrivée prochaine à la Maison-Blanche de Donald Trump, ont été écartés des négociatio­ns ayant abouti à cette nouvelle trêve. Ils ont malgré tout salué « une évolution positive ». En revanche, c’est la première fois que la Turquie parraine pareil accord, dont sont exclus les groupes djihadiste­s, principale­ment l’organisati­on Etat islamique (EI) qui occupe de vastes régions dans le nord syrien. Selon le Kremlin, M. Poutine et son homologue turc «se sont dit satisfaits des accords obtenus », lors d’un entretien téléphoniq­ue. Ils «se sont prononcés pour un renforceme­nt de la coopératio­n antiterror­iste » et ont également « souligné l’importance des efforts en cours pour organiser des négociatio­ns à Astana », la capitale du Kazakhstan.

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