Décès d’Alain Decaux le “passeur d’histoire”

Pendant près de cinquante ans, il a incarné l’histoire à la radio et à la télévision : Alain Decaux s’est éteint le 27 mars 2016 à 90 ans à l’hôpital Georges-Pompidou, à Paris. Élu à l’Académie française en 1979, ministre de la Francophonie du gouvernement Rocard (1988-1991), ce grand conteur et vulgarisateur a créé et animé plusieurs émissions devenues cultes (1). Né le 23 juillet 1925 à Lille, ce fils d’avocat a étudié le droit à Paris et suivi des cours d’histoire à la Sorbonne, sans se soucier d’obtenir un diplôme. Il publie son premier livre, Louis XVII retrouvé, en 1947 et est couronné par l’Académie française, trois ans plus tard, pour son second ouvrage, Letizia. En 1960, il fonde la revue Histoire pour tous, et va collaborer à de nombreux journaux. Dialoguiste du film Les Misérables (1982) de Robert Hossein, avec qui il aura une intense collaboration artistique, il est aussi biographe de Victor Hugo et admirateur d’Alexandre Dumas, à qui il consacre, en 2010, un Dictionnaire amoureux, et de Sacha Guitry, dont il était l’ami intime. Historiens et hommes politiques lui ont rendu un hommage unanime. « Il a fait aimer l’histoire aux Français », a souligné l’historienne Hélène Carrère d’Encausse, qui a évoqué « un ami très cher et un talent exceptionnel ». Tandis que la ministre de la Culture, Audrey Azoulay, a salué un « passeur, prescripteur, véritable griot de l’Histoire » qui «aincarné avec panache l’ambition d’une histoire pour tous ».

1. En 1951, il crée « La tribune de l’histoire » à la radio (diffusée jusqu’en 1997). En 1956, c’est le tour de la télévision, avec « La caméra explore le temps » (avec Stellio Lorenzi et son complice André Castelot), qui ne s’arrêtera que dix ans plus tard. Et de 1969 à 1987, dans « Alain Decaux raconte », « Alain Decaux face à l’histoire », puis « Le dossier Alain Decaux », il occupe le petit écran chaque mois pendant une heure, traitant d’un personnage ou d’un événement historique.