Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Auto-écoles : la sortie de route du Hit-Parade
Règle numéro un lorsqu’on cherche la meilleure auto-école pour passer son permis de conduire : ne pas se fier aux palmarès et autres classements. « Du grand n’importe quoi » selon la préfecture
Selon le site « Codeclic », qui permet de s’entraîner au code de la route sur Internet grâce à des questions semblables à celles posées lors de l’examen officiel, la « meilleure » auto-école niçoise est l’auto-école Piol. Toujours selon le site, qui prétend tenir ses informations du ministère de l’Intérieur, l’auto-école Piol a permis de conduire 73,02 % de ses élèves à l’obtention de l’examen. Malheureusement, ces chiffres sont faux. «Du grand n’importe quoi» selon la préfecture des Alpes-Maritimes, seule institution en mesure de fournir les chiffres. En décembre, le Figaro et de nombreux autres journaux ont publié une liste erronée des taux de réussite des auto-écoles françaises. Pour le classement des Alpes-maritimes, certaines auto-écoles présentes avaient fermé depuis plusieurs années. Pour les autres, la plupart des chiffres étaient complètement faux. C’est encore le cas avec ce nouveau classement.
« Pas forcément représentatifs »
Paule Poirier, directrice de deux auto-écoles niçoises (Caravelle et Valrose, respectivement classée en 30e et 58e position) est catégorique : « Même si les chiffres étaient justes, ils ne seraient pas forcément représentatifs. » Et oui, tout dépend de la clientèle. Par exemple, « les étudiants des grandes écoles sont particulièrement rapides pour passer le code. Quelques semaines seulement pour la plupart. Quand il s’agit de les faire conduire c’est autre chose » témoigne Jean Pierre Esquerre, directeur de l’auto-école F1 du boulevard Grosso. Face à ce flou concernant ces classements erronés, désormais, l’idée est d’aller vers une plus grande transparence. Une loi devrait être promulguée dans l’année pour obliger les auto-écoles à divulguer leur taux de réussite. Et, aujourd’hui, avec la loi Macron, « tout candidat qui dépose une demande de permis de conduire doit se voir proposer une place d’examen, s’il a le niveau requis, qu’il se présente librement ou par l’intermédiaire d’un établissement ou d’une association agréée(1).» La présentation des candidats pour le sésame des routes n’est, donc, plus uniquement décidée par les moniteurs. Comment être certain « du niveau requis » ? Une interrogation qui a de quoi faire chuter le fameux taux et le moral des formateurs.