Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Les droits des femmes, tu connais ?

- AMBRE LEPOIVRE

es garçons sont plus forts que les filles car ils font de la musculatio­n. » Difficile de se défaire des vieux clichés. Pour Raphaël, 7 ans, l’égalité entre la femme et l’homme, s’il en est, se mesure à la force des bras. « Moi, pour l’instant, je suis à égalité avec les filles mais quand je serai grand je serai plus fort », préditil. Aujourd’hui encore, les femmes triment pour obtenir l’égalité des sexes. Elles occupent principale­ment des emplois moins bien rémunérés. Une grande majorité travaille dans l’économie informelle ou les tâches domestique­s et ne bénéficie que d’une très faible protection sociale. Les enfants en ont-ils conscience ? En tout cas, la Journée internatio­nale des droits des femmes, célébrée ce 8 mars, ne leur semble pas particuliè­re. «En classe, on ne nous en a pas parlé », assure Jeanne à la sortie

L’égalité pour tous

« Maman s’occupe de nous et

papa est sur les chantiers », continue Raphaël. Mais tout bien réfléchi, le timide petit brun conclut qu’une égalité pour tous, « ce serait quand même mieux ».

C’est bien l’avis d’Inès, 10 ans :

« C’est totalement injuste que les hommes et les femmes ne soient pas traités de la même manière. » Sa maman l’écoute d’une oreille

attentive et réagit : «Je ne suis pas vraiment d’accord avec cette Journée de la femme. Ça veut dire que le reste de l’année est

consacré aux hommes ? »

Elle concède néanmoins qu’il est bon de rappeler haut et fort, une fois par an, les batailles qu’ont dû mener les femmes pour obtenir le droit de vote ou l’avortement. « Mais il y a encore beaucoup d’efforts à faire », ajoute Andréia. L’élève de CM2 appelle à la

« révolution » pour qu’il n’y ait plus de différence de traitement. D’ailleurs, si les inégalités étaient dirigées contre les hommes, elle avoue qu’elle se battrait tout autant pour instaurer un équilibre. « Si j’étais payée 1 000 euros et un garçon 500, je serais d’accord pour abaisser mon salaire au prix du sien, il n’y a pas de raison. » Puis, elle rectifie : « En fait, je lutterais

« Si un jour, un garçon est mieux payé que moi, je me rebellerai. » L’espiègle Jeanne ne se laisse pas faire par les garçons. Son

sport à elle, c’est le basket. «Les garçons jouent au foot ou au handball. On n’est pas différents, parce que moi je fais du basket, et je suis plus forte que certains d’entre eux. » À 8 ans, elle a pour projet de devenir vétérinair­e. Là encore, elle compte bien ne pas se laisser marcher sur les pieds : « Pour que les femmes aient les mêmes droits que les hommes, il faut qu’elles se rebellent. Les hommes ont tous les droits alors que nous, on doit batailler toute notre vie pour en avoir autant. » Sa petite soeur, Rose, a soufflé sa cinquième bougie cette année mais a déjà son avis sur la question : « Les garçons aussi peuvent se rebeller. Il y en a qui sont d’accord avec les filles et qui nous défendent. » Jeanne acquiesce et admet que ce combat ne doit pas être uniquement celui des femmes, les hommes ont un rôle à jouer : « On est tous un peu pareils en fait, peut-être pas à l’extérieur mais à l’intérieur. »

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