Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

« Du jour au lendemain je n’étais plus moi-même »

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Solange () est employée par l’Education nationale dans les Alpes-Maritimes. Passionnée par son métier. Mieux : une vocation. C’est un bourreau de travail, comme disent ses proches. Elle est en forme, en bonne santé. Elle a une fille « magnifique de  ans». Et un mari « aidant et compréhens­if ». La vie rêvée des anges ? Certaineme­nt… Pourtant, depuis plus de deux ans, elle ne travaille plus. A  ans, elle essaie de se remettre d’un burn out. Et ce n’est pas gagné. « Je vais mieux, mais je ne suis pas encore redevenue moi-même. La seule différence, deux ans après, c’est que j’arrive à faire l’effort nécessaire pour essayer de vivre normalemen­t ». Solange n’a toujours pas repris le travail. « Je ne suis toujours pas assez solide ». Elle insiste : « Il faut bien comprendre : du jour au lendemain, je n’étais plus moi-même». Un matin de mai , le réveil sonne. Comme tous les jours. « J’ai mis un pied par terre et je me suis mise à pleurer. Je n’arrivais plus à m’arrêter. Je me suis rallongée. J’ai pleuré toute la journée. Je ne suis pas allée travailler.» Solange le jure, elle n’a « rien compris ». « Il ne m’était rien arrivé de particulie­r. J’étais fatiguée, oui, mais pas plus que d’habitude ». La quadra se remémore: « Je me suis dit, ça ira mieux demain. C’est passager? Je n’ai pas l’habitude de m’écouter ». Sauf que, le lendemain, c’était pire. « Dès  heures, j’avais l’angoisse d’entendre le réveil. Je n’ai pas pu me lever. Là encore, l’envie de pleurer et de m’isoler du monde, de tout le monde était plus forte que moi». Elle appelle son médecin. «Ilm’a arrêtée pour une semaine. Une semaine après, j’étais dans le même état. Pire peutêtre même ! Il m’a orientée vers un psychothér­apeute. Mais je n’ai pas voulu, j’étais persuadée de surmonter ce que je pensais être un coup de blues ». Les jours passent. Son état ne s’améliore pas. Solange capitule. «j’ai pris rendez-vous. La psychothér­apeute m’a parlé immédiatem­ent de burn out. Il a fallu du temps pour que je l’accepte. Je n’ai pas osé en parler à la maison. Encore moins au travail. Moi en burn out ? Impossible ». Deux ans après ? « Je n’ai plus honte. Au travail, ils savent. Et ma famille aussi, bien sûr ». Solange a compris « qu’elle était passée tout près d’une vraie catastroph­e. Mon corps a dit stop, là où ma tête disait : continue ». Alors, elle prendra le temps avant de reprendre le chemin du travail. « SI j’ai un conseil à donner, c’est de ne pas tirer sur la corde. Quand elle rompt, c’est terminé. Et pour longtemps ». . Le prénom a été modifié

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