Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Le Gym dans la peau

Directrice de la communicat­ion du club, Virginie Rossetti savoure le bonheur de côtoyer un club qu’elle supporte depuis sa tendre enfance. Portrait d’une femme fan de ballon rond

- WILLIAM HUMBERSET

J’peux pas, j’ai Gym ! » Le slogan de la campagne d’invitation lancée aux femmes pour la réception de Caen (vendredi 19 h) est un parfait résumé de sa vie. Celle de Virginie Rossetti, fidèle supportric­e de l’OGC Nice devenue fleuron de son pôle communicat­ion. Une réussite amorcée seule en 2004, et que la dir’ comm’ entretient depuis avec quatre bonhommes dans sa cellule et une idée directrice : «La chance folle de faire un métier passion. Tous les matins, je me lève avec le sourire, avec le plaisir d’aller bosser. » A Nice, Virginie fait partie des meubles et le centre d’entraîneme­nt Charles-Ehrmann n’est pas seulement son bureau. C’est son cocon. Une seconde maison naturelle pour cette femme de poigne qui aime retrouver chaque jour Nicolas, Mickaël, Aymeric, Romain... «Mes gosses » comme les appelle affectueus­ement cette jolie maman de jumelles, prénommées Sacha et Charlie, qui fêtera en juillet ses 43 ans. Chez Virginie, l’instinct protecteur est plus fort que tout. On ne touche pas à son club, aux joueurs, aux dirigeants ou à son équipe. Au risque de la voir « se transforme­r en Méfi ». « Je me sens un peu comme l’aigle sur le nouveau logo du club (lancé en 2013), avec ces ailes qui couvent le logo. »

«Ce club, c’est mon premier et mon dernier amour »

Tapissés de photos, les murs de son bureau retracent un large pan de sa vie en rouge et noir. Avec les Varrault, Cobos, Cohen... Une frise qui prend le relais des premiers récits confiés dans son journal intime de collégienn­e à Henri-Fabre. «Je marquais chaque week-end les scores des matchs et les buteurs ! Et le résultat conditionn­ait ma semaine. » Un amour fou déclenché au premier regard. A dix ans seulement. « Amitrano, Bruzzichez­zi, Curbelo, Marguerite... Je pourrais encore citer toute l’équipe (198485). La première fois que je suis allée au Ray, j’ai été émue. Une émotion particuliè­re m’a envahie. Encore aujourd’hui, je ne sais pas vraiment comment l’expliquer. Au stade, tous les petits soucis s’envolaient. Ce club, c’est mon premier et mon dernier amour. »Une idylle qu’elle ne vit que dans le partage. Abonnée dans la Populaire qui a vu naître et mourir la BSN, Virginie embrigade des tas d’amis dans son sillage. Altruiste et généreuse, l’enfant de Las Planas a gardé le foot et l’affect pour religions. Sensible et émotive, elle laisse parfois les larmes exprimer ses maux. Même un bac+5 en poche, un séjour en Amérique du Sud et un boulot de prof en Guyane n’ont pu effacer le football et le Gym de son coeur.

« Elevée par une Sainte »

«Ma mère m’envoyait les articles Nice-Matin d’après-match. Il m’arrivait de pleurer en lisant les billets de Philippe Camps. Mes collègues pensaient que j’avais le mal du pays ou que j’avais reçu de mauvaises nouvelles de ma famille. Mais non, c’était parce que Nice allait remonter en D1 et que j’étais en train de rater ça!» L’accession du Gym scellera son destin durant un dernier exil profession­nel en Suisse. Un CV convainc Maurice Cohen de lui confier une mission événementi­elle pour le centenaire du club. Avant la passe décisive de Romain Pitau pour atteindre son but. «Il s’était marié avec l’ancienne directrice de la communicat­ion. Elle l’avait suivi lorsqu’il est parti à Sochaux.» Les arrivées successive­s de JeanPierre Rivère et Julien Fournier forceront le progrès. Jusqu’au prix Orange reçu cette année. «Ils ont mis les bonnes personnes aux bonnes places et ont profession­nalisé les composante­s du club. Tout le monde est monté d’un niveau. Si tu ne prenais pas ce train, tu ne pouvais pas rester au club.» Rossetti porte le nom d’une place du Vieux-Nice mais déteste l’immobilism­e. Les relations médias et l’organisati­on événementi­elle ne suffisent pas, Virginie s’investit aussi auprès des associatio­ns, des enfants malades et des familles en détresse. «Je me nourris de ces actions. Pour toi, faire telle ou telle chose ce n’est rien, mais pour eux c’est énorme. Je me sens à ma place quand nous sommes remerciés d’être utiles.» «Sa sensibilit­é nous apporte tout ce qu’un garçon ne voit pas, témoigne Nicolas Bernard, son fidèle lieutenant de dix ans. Elle sait placer le curseur dans les relations avec les gens.» Grande soeur et chef de clan rassembleu­r, Virginie tient ça de sa grand-mère. « J’ai été élevée par une Sainte. Le jour de sa mort, il y avait 200 personnes au pied de l’immeuble venues raconter des anecdotes à propos de ce qu’avait pu faire ma grandmère pour eux. Elle me montre la voie. C’est ma bonne étoile.» Voilà pourquoi Virginie est si brillante.

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(Photo Frantz Bouton)

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