Paris, l’heure de vérité

Le PSG avait impressionné l’Europe du football en écoeurant Barcelone (4-0), au Parc des Princes à l’aller. Reste à confirmer et serrer les rangs alors que le Barça croit en la ‘’remontada’’

Le Barça de Lionel Messi, Andrès Iniesta ou Luis Suarez a pris l’habitude de rendre banal l’exceptionnel. A cette aune, les Parisiens ne se considèrent pas déjà qualifiés et, en Catalogne, l’hypothèse d’une ‘‘remontada’’, une remontée au score, est tout sauf inenvisageable. « Si se puede ! », « Oui c’est possible ! », a ainsi scandé le Camp Nou samedi, après une ‘‘manita’’ (cinq buts marqués) contre le Celta Vigo, 5-0, un score qui permettrait au Barça d’évincer le PSG ce soir. Pourra-t-il le faire face à une formation autrement plus armée que l’actuel 10e du championnat d’Espagne ? « Nous allons essayer jusqu’à notre dernier soupir » ,a promis l’entraîneur du Barça Luis Enrique.

La der’ de Luis Enrique

L’ancien milieu offensif, qui a annoncé qu’il quitterait ses fonctions à la fin de la saison, dispute sa dernière campagne européenne à la tête du Barça, avec qui il a remporté la Ligue des champions en 2015. Bien sûr, son équipe reste en lice pour être championne d’Espagne, et il a glané en deux saisons et demie huit titres sur 10 possibles. Mais une élimination de Barcelone, toujours au moins quart-definaliste depuis 2007, mercredi dès

Adrien Rabiot et le PSG sont prévenus : le Barça de Busquets et Suarez se sent capable de remonter quatre buts ce soir...

les 8es de finale de l’épreuve reine, laisserait une tache sombre sur son bilan. A Paris, tout le monde est d’ailleurs bien conscient que la qualification n’est pas encore acquise. « Ce n’est qu’une manche, il en reste une deuxième et avec Barcelone, on ne sait jamais », avait ainsi insisté Blaise Matuidi, capitaine lors du match aller, dès la fin de la rencontre. Unai Emery, aussi, fait profil bas. Le méticuleux technicien basque, contesté après une phase aller chaotique en L1, a retourné l’opinion grâce à cette démonstration puis à la correction infligée à Marseille (5-1). Mais il sait, et ne cesse de le répéter, que « le chemin est difficile » pour atteindre les ambitieux objectifs parisiens. Le PSG pourra en tous les cas compter, cette fois, sur son capitaine Thiago Silva, forfait lors du match aller. En revanche, sa sentinelle italienne, Thiago Motta, est forfait pour le match mais sa doublure, le jeune Adrien Rabiot, a pour sa

“Evidemment,

il faut être ambitieux, mais sans devenir fou dès la première minute. Nous sommes conscients que le match dure  ou  minutes, donc il faut être patients et ne pas jouer de manière désespérée. Je crois que c’est l’un des matches les plus importants qui m’ait été donné de jouer dans ma carrière. Face à cette situation difficile, il faut se convaincre que c’est possible. ”

Luis Suarez

“Je

n’invite pas notre public à la patience, bien au contraire. Le Camp Nou doit être une cocotte-minute. Nous n’avons pas besoin de calme, nous avons besoin d’un Camp Nou plein à craquer, en alerte, surexcité. S’ils nous ont marqué quatre buts, nous pouvons leur en marquer six. Je ne suis pas très politiquement correct et je me moque de l’histoire comme de ma première chemise. Mais je suis convaincu qu’à un moment du match, nous en serons proches. ”

Luis Enrique part repris l’entraînement ce week-end et devrait jouer. Époustouflant lors du match aller, le Francilien de 21 ans a manqué la difficile victoire parisienne face à Nancy (1-0) parce que malade. Sera-t-il titulaire dans l’entre-jeu ? Emery dispose en tous les cas de plusieurs options, avec le retour de blessure de l’Argentin Javier Pastore, la présence dans son groupe de trois ailiers de bons niveau (Lucas, Angel Di Maria, Julian Draxler), et une charnière centrale qui respire la solidité avec les deux Brésiliens Silva et Marquinhos, et le jeune Presnel Kimpembe en alternative de choc. A l’aller, les Parisiens avaient réussi à museler la foudroyante MSN - Lionel Messi, Luis Suarez, Neymar. Rééditer l’exploit ce soir, sous le nez d’un Camp Nou qui réclamera sa ‘‘remontada’’, permettrait de le faire entrer dans la cour des grands d’Europe.

“La

clé tactique ? C’est d’être préparé à tout ce qu’il peut se passer en  minutes, il faudra défendre, attaquer, bien gérer les duels, mais aussi souffrir ensemble et réussir à les faire souffrir. Nous préparons ce match comme si c’était le prolongement du match aller. Si j’ai appris quelque chose dans le football, c’est de toujours respecter l’adversaire. Je me répète, le respect que nous avons pour le Barça doit être le même qu’avant le match aller. ’’

Unai Emery Blaise Matuidi

(Photos AFP et EPA)