Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

LE SECRET DE LA CHAMBRE NOIRE

Amour fantomatiq­ue, beauté photograph­ique Déamburles­que

- C. C. C. C. PH. D. PH. D.

Notre avis : Ancien photograph­e de mode reconnu, Stéphane (Olivier Gourmet) vit seul avec sa fille Marie (Constance Rousseau) dans leur propriété de la banlieue parisienne. Chaque jour, elle devient son modèle pour de longues séances de pose devant l’objectif, toujours plus éprouvante­s. Quand Jean (Tahar Rahim), un nouvel assistant novice, pénètre dans cet univers obscur et dangereux, il réalise peu à peu qu’il va devoir sauver Marie de cette emprise toxique. Kiyoshi Kurosawa aime convoquer les fantômes, pacifiques ou non, au détour Navet De Kiyoshi Kurosawa (France, Belgique, Japon). Avec Tahar Rahim, Constance Rousseau, Olivier Gourmet. Durée :  h . Genre : drame fantastiqu­e. Médiocre d’oeuvres horrifique­s (Kaïro) ou sentimenta­les (le poignant Entre deux rives). Dans son cinéma, la mort rôde et les spectres servent souvent de révélateur à des personnage­s tourmentés. Il relève ici haut la main le délicat passage à l’univers occidental, arrivant à relier les deux cultures par une grande maîtrise. Fidèle à ses principes et aux codes du film de genre, il dirige un sublime trio : Constance Rousseau, Tahar Rahim et Olivier Gourmet au sein d’une demeure inquiétant­e, quatrième personnage d’une histoire d’amour, charnelle ou filiale, selon les cas qui puise au fond des êtres, de leurs désespoirs. Accepter de laisser partir l’autre, de ne pas le retenir. Le mal ne passe pas : Stéphane immortalis­e ses sujets sur ses pellicules, flirte avec les limites pour obtenir le plan parfait. Mise en abîme subtile de l’art cinématogr­aphique, basée sur la recherche de psychologi­e et d’esthétisme. Plus jeune, Jean fait parler son imaginatio­n mais sombre lentement vers la folie… Quant à la belle, elle reste mystérieus­e, à l’image de ce film profond, qui hante les pensées avec une grande subtilité. On n’en attendait pas moins de la part de l’auteur de Shokuzaï.

PARIS PIEDS NUS

De Fiona Gordon, Dominique Abel. Avec Fiona Gordon, Dominique Abel, Emmanuelle Riv, Pierre Richard. Durée :  h . Genre : comédie. Notre avis : Fiona (Fiona Gordon), bibliothéc­aire canadienne, débarque à Paris pour venir en aide à sa vieille tante. Mais Fiona se perd et tante Martha a disparu. C’est le début d’une errance dans Paris à laquelle s’invite Dom (Dominique Abel), SDF égoïste, aussi Bon Indian dans l’efficace. Au vu du sujet, on aurait apprécié un traitement moins lisse, plus proche d’Erin Brockovich ou Spotlight, mais son point de vue passe. Et c’est l’essentiel. séducteur que collant… Issus du spectacle de rue, Fiona Gordon et Dominique Abel font depuis L’Iceberg (2006), d’aimables petits films burlesques ayant pour héros des personnage­s inadaptés et marginaux (Rumba, La Fée). Leur quatrième effort suit la même trame et, si on est toujours séduit par la poésie de leur univers, l’impression de redite domine. De cette déambulati­on tragicomiq­ue dans les rues de Paris, on retiendra surtout la dernière apparition d’Emmanuelle Riva, aux côtés d’un Pierre Richard dont les premiers films ont largement inspiré, semblet-il, les deux auteurs. Excellent Alors que la ville de Boston est sous le choc de multiples explosions, le sergent de police Tommy Saunders (Mark Wahlberg) rejoint les enquêteurs sur le terrain dans une course contre la montre pour traquer et arrêter les auteurs avant qu’ils ne frappent à nouveau. Peter Berg semble se spécialise­r dans les films catastroph­e. Pas une mauvaise chose, tant le créateur de Friday night lights sait revenir sur des histoires vraies, poignantes et tragiques, par le biais de la fiction. Deepwater, sur l’explosion d’une plateforme pétrolière l’avait prouvé en fin d’année dernière et Traque à Boston, où le cinéaste retrouve Mark Wahlberg, le confirme. Une capacité à allier le réalisme au spectacula­ire. La séquence de l’attentat du marathon d’avril  et la fusillade nocturne qui lui fit suite quelques jours plus tard, témoignent de cette mise en scène nerveuse. Instants viscéraux, punchs, qui viennent en contrepoin­t de séquences plus intimistes, d’un aspect drama opposant l’amour à la violence. Le message d’espoir délivré est bien présent… et tombe dans le mièvre le temps d’un ultime discours pacifique. Auparavant, Peter Berg aura heureuseme­nt pris soin de ficeler son intrigue, de présenter un à un tous les protagonis­tes qui interviend­ront au cours cette chasse aux deux fanatiques aux funestes projets. À la fois haletant jeu de piste et oeuvre chorale, pleine de sens, avec hommage aux véritables victimes à la clé lors du générique, cette Traque à Boston est un blockbuste­r hautement recommanda­ble… Sur lequel plane l’ombre du Snake Eyes de De Palma, toutefois jamais égalé en termes de virtuosité. Chef-d’oeuvre

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