Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Foresti à contre-emploi

- Ph. D. PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE DUPUY C. C.

MONSIEUR & MADAME ADELMAN

De Nicolas Bedos (France). Avec Doria Tillier, Nicolas Bedos, Denis Podalydès. Durée :  h . Genre : Comédie dramatique. Notre avis :

En couple à l’écran comme à la ville, Nicolas Bedos et Doria Tillier assurent conjointem­ent la promo de leur premier bébé cinématogr­aphique, Monsieur et Madame Adelman, qu’ils ont écrit et joué ensemble. Une comédie très réussie, qui raconte la vie d’un couple d’intellectu­els parisiens, Sarah et Victor Adelman, des années soixante-dix à nos jours. C’est à Nice, où ils s’étaient installés pour écrire le scénario, qu’on les a rencontrés à quelques jours de la sortie du film…

Comment se sentent les parents, à la veille de présenter officielle­ment leur premier bébé ?

Nicolas Bedos : Je suis terrorisé. Les avant-premières ont beau s’être merveilleu­sement passées, on a tellement travaillé sur ce film que de savoir que son destin va se jouer en quelques heures mercredi, ça fout quand même les jetons. J’aurais voulu pouvoir le présenter encore pendant  ans avant qu’il sorte pour être sûr que tout le monde soit au courant ! (rires) Doria Tillier : C’est normal pour un jeune réalisateu­r d’être inquiet du succès de son premier film. Mais pour moi, tout ne se joue pas dans les chiffres. Ce qui compte, c’est C’est la bonne surprise de ce début d’année cinématogr­aphique : une comédie romantique qui doit autant à Woody Allen qu’aux classiques du cinéma français (et italien) des années -. L’odyssée d’un couple, racontée sur  années de vie commune. Il fallait du culot et du souffle pour se lancer dans pareil projet. Comme réalisateu­r Nicolas Bedos, dont on connaissai­t déjà les beaux gènes d’écriture, semble avoir aussi hérité de ceux du cinéma que fréquentai­t son père à l’époque d’Un éléphant ça trompe énormément. Oubliez le zébulon télévisuel et faites connaissan­ce avec le réalisateu­r. Quant à l’ex-Miss Météo Doria Tillier, c’est une révélation. Aussi à l’aise dans la comédie que dans les scènes dramatique­s, on lui décerne à l’avance le César du meilleur espoir féminin. Navet que ceux qui iront le voir l’aiment.

Et les grands-parents qu’en pensent-ils ?

Nicolas : Mon père à beaucoup aimé. À la sortie, il pleurait comme un enfant. Il m’a fait le plus beau des compliment­s en disant que cela lui rappelait les comédies italiennes de sa jeunesse.

La comédie italienne, c’était votre source d’inspiratio­n Médiocre Moyen

principale ?

Nicolas : Oui, mais pas que. Avec Doria on aime beaucoup le cinéma indé américain. David O’Russel, Paul Thomas Anderson… Doria : Boogie Nights, Happyness Therapy, Joy, Harvey Milk… Nicolas : Mais le scénario assume une liberté toute européenne. C’est un film qui laisse une grande part aux dialogues, avec une mise en scène inspirée des films américains.

Faire du cinéma, c’était une évidence pour tous les deux ?

Nicolas : J’ai fait du théâtre et de la télé par défaut. Parce que mes deux premiers projets de cinéma ont capoté lamentable­ment et qu’il fallait bien faire autre chose. Mais j’avais toujours en tête de réaliser. Je travaillai­s d’ailleurs sur un scénario quand Doria m’a convaincu de faire ce film-là à la place. Doria : Moi aussi, j’ai toujours eu en tête de faire du cinéma. Et je compte bien continuer.

C’est vrai que vous avez écrit le scénario à Nice ?

Doria : En grande partie, oui. On avait loué un appart près du cours Saleya pour ça, l’hiver -. C’est plus facile d’écrire loin de chez soi. Nicolas : Nice est une ville que j’adore. J’ai monté ma première

Bon pièce (Sortie de scène) ici, sous la direction de Daniel Benoin au TNN. La pièce a très bien marché. Je me suis dit que ça me porterait chance pour mon premier film.

Ce film, c’est un peu votre

de couple, non ? Nicolas : Oui et non. Oui, parce qu’il s’inspire de trucs qu’on faisait ensemble pour s’amuser, comme le couple Alzheimer ou celui qui veut se débarrasse­r d’un enfant… Non, parce qu’on s’est surtout inspiré de choses qu’on a lues, vues au cinéma ou autour de nous. C’est une fresque sur la vie de couple qui dépasse nos petites personnes. L’idée c’était de montrer, comme le dit Sarah à la fin du film, qu’avec un peu d’humour et d’imaginatio­n on peut aller assez loin dans une relation à deux. C’est le côté optimiste du film.

out La suite s’écrira aussi en duo ?

Doria : Après deux années à travailler collés l’un à l’autre, on a sans doute besoin de reprendre un peu de champ. Mais c’est rare de trouver quelqu’un avec qui on a une telle osmose dans le travail ! Nicolas : Le fait est que j’ai développé une véritable addiction au travail avec Doria. Il va falloir me désintoxiq­uer ! (rires) Excellent

coming DE PLUS BELLE

D’AnneGaëlle Daval (France) Avec Florence Foresti, Mathieu Kassovitz, Nicole Garcia. Durée :  h. Genre : Comédie dramatique. Notre avis : En rémission d’un cancer du sein, Lucie (Florence Foresti) espère que sa maladie va rapidement être un lointain souvenir. Sa famille la pousse à aller de l’avant, vivre, voir du monde… C’est ainsi qu’elle fait la connaissan­ce de Clovis (Mathieu Kassovitz), charmant, charmeur… et arrogant. Intrigué par sa franchise et sa répartie, il va tout faire pour la séduire, mais Lucie n’a aucune envie de se laisser faire. Le film médical mettant en scène un personnage atteint d’un cancer est un exercice délicat. Beaucoup l’an dernier s’y sont essayés sans grand succès. Les désolants Mama et Ma Meilleure Amie l’attestent. À ce jeu, l’ancienne costumière Anne-Gaëlle Daval fait légèrement mieux que ses confrères. Pauvre au niveau du filmage, construit sur un mélange des genres vu et revu dans ce type de production, il est difficile de déceler une personnali­té dans ce premier long-métrage. À son crédit, la présence de Florence Foresti rattrape pas mal de choses. À contreempl­oi, l’humoriste délivre une prestation touchante, à fleur de peau. Son personnage de femme voulant retrouver goût à la vie a le mérite d’être universel. Autour d’elle, Nicole Garcia en coach de striptease épate, Jonathan Cohen en frère médecin convainc… au contraire de Mathieu Kassovitz affublé d’un rôle de séducteur profession­nel adepte de téléachat sorti d’on ne sait où… Montage bricbrac d’un film qui ne demande qu’à être aimé mais qui ne prend pas assez soin de lui dans la forme et le fond, marqué par une fausse originalit­é. Chef-d’oeuvre

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(Photo Production)

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