Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Près de deux cents emplois sauvés
Le constructeur automobile a annoncé hier le « projet d’acquisition » des activités de R&D d’Intel. Une bonne nouvelle pour les salariés des sites azuréen et toulousain menacés de restructuration
Voici une nouvelle qui va redonner le sourire aux quelque 400 salariés d’Intel à Sophia Antipolis et Toulouse. Le groupe Renault a annoncé hier matin la signature d’un accord définitif en vue de l’acquisition des activités R&D (Recherche et Développement) d’Intel menacées de fermeture depuis près d’un an par le géant américain du processeur. Le projet a reçu l’accord du CE d’Intel et l’opération devrait être finalisée début juillet.
Développer des services personnalisés
Étrange rapprochement que celui d’un constructeur automobile avec un spécialiste du processeur et des semi-conducteurs ? Pas tant que cela car le savoir-faire des salariés d’Intel en matière de logiciels embarqués, de connectivité et de création de nouveaux services client intéresse Renault qui renforce ainsi son implication dans le domaine des véhicules connectés et autonomes. Celui-ci disposera de l’ensemble des compétences nécessaires pour renforcer le développement de la nouvelle génération de logiciels embarqués dans ses véhicules capables d’offrir des « services personnalisés, de se mettre à jour à distance, en toute autonomie et en temps réel, sans intervention d’un tiers. Les premiers impacts devraient se voir dans les voitures dès 20182019 », explique Alexandre Corjon de la Direction Ingénierie des Systèmes du Groupe Renault. Ce dernier devrait prendre la direction de la nouvelle société créée par Intel dans laquelle seront transférées les activités de R&D portant sur les logiciels embarqués exercées sur la technopole et à Toulouse. Changer l’expérience client, établir avec ce dernier un lien continu en proposant de nouvelles fonctionnalités et de nouveaux services (connectivité, 4G, 5G, Wi-Fi, Bluetooth, intelligence artificielle), tel est le but de l’Alliance, constituée par Renault, Nissan et Mitsubishi. « Cette acquisition nous fait gagner entre trois et cinq ans sur le plan de développement que nous avions envisagé, reprend Alexandre Corjon. Le logiciel représente aujourd’hui 15 % de la valeur d’une voiture, un pourcentage qui passera à 50 % en 2020. D’où l’importance de maîtriser cet univers en interne. »
Soutenir l’innovation en France
Les équipes devraient rester sur place à Sophia Antipolis et Toulouse :« Le Groupe Renault continue ainsi à soutenir l’innovation et le développement économique en France », a souligné Carlos Ghosn, p.-d.g. de Renault. « C’est une excellente nouvelle pour notre territoire azuréen et pour notre région dans son ensemble, qui se place ainsi comme une référence en matière de technologies du futur, commente Christian Estrosi, président de la Région Paca, Le groupe Renault-Nissan a clairement indiqué que sa décision avait été guidée par la grande qualité de la main-d’oeuvre d’Intel située sur le site de Sophia Antipolis. C’est une reconnaissance qui vient saluer les efforts que nous avons entrepris depuis plusieurs années avec Jean Leonetti pour attirer de la maind’oeuvre à forte valeur ajoutée sur notre territoire. (…) Je me félicite que nous ayons su transformer une décision lourde de conséquence pour l’économie et l’emploi : la fermeture du site d’Intel, en opportunité économique et que nous ayons su rebondir. Ce sont ainsi plus de 180 emplois qui seront maintenus. » L’arrivée du Groupe Renault qui rejoint Bosch, Toyota Group, Magneti Marelli ou encore NXP Automotive montre l’accélération du secteur de l’automobile sur la technopole.