Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
La polémique du bulletin avec la photo d’Estrosi
Le tribunal administratif, statuant en référé, a donné raison à la candidate Marine Brenier. La protégée de Christian Estrosi, sortante LR-UDI qui se présente dans la 5e circonscription des Alpes-Maritimes, est autorisée à intercaler la photo du maire de Nice, ancien député de la circo, entre la sienne et celle de son « remplaçant » José Cobos.
« Le risque de confusion n’est pas avéré »
Le juge des référés a estimé que comme le nom d’Estrosi n’était pas écrit sur le document « le risque de confusion pour les électeurs, invoqué en défense par le président de la commission de propagande au cours de l’audience, qui s’appuie sur un mémento rédigé par le ministre de l’Intérieur, sans valeur réglementaire, n’est pas avéré ». Confusion... C’est pourtant ce qu’avait estimé le président de la commission, lundi dernier, jour de dépôt des documents de campagne. Il avait refusé le bulletin de vote de la jeune candidate au motif que la présence du cliché de Christian Estrosi, « personnalité politique de premier plan et ancien député de cette circonscription», était bien de nature à embrouiller l’électeur. Pour le patron de la commission
peut-on même lire sur le jugement. Dans l’entourage de la candidate on avait plaidé : « Christian Estrosi a choisi de ne pas être suppléant contrairement à la dernière élection législative mais témoignera évidemment de son soutien dans cette circonscription dont il a été député pendant plus de 20 ans. Le droit permet de mettre des photographies puisque certains candidats en France n’hésitent pas à mettre la photographie de Marine Le Pen.»
« La guerre larvée avec Ciotti »
Sauf que cette photo d’Estrosi agace les autres candidats. Comme Benoît Kandel. L’adversaire estampillé CNIP, ancien premier adjoint de Christian Estrosi, préfère ironiser : « Il y aura aussi une photo sur le bulletin de vote de Benoît Kandel, et ce sera la photo de Benoît Kandel». Des mots plus coriaces pour Jacqueline Devier qui porte les couleurs socialistes. C’est un « sketch, incroyable mais vrai», dit-elle. Son analyse : « La guerre larvée entre Christian Estrosi et Eric Ciotti a réveillé l’ego blessé du maire de Nice qui est en train d’établir un culte de la personnalité digne des républiques bananière les plus caricaturales. » Dans ce dossier, l’État a aussi été condamné à verser 1000 euros à la sortante LR-UDI.