Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Médailles de l’hôpital: vers une sortie de crise?

Après avoir rencontré le préfet hier soir, Force ouvrière a affirmé que la liste polémique du personnel hospitalie­r censé recevoir la médaille de la Sécurité intérieure pourrait être revue

- ANTOINE LOUCHEZ alouchez@nicematin.fr

La copie serait-elle sur le point d’être revue ? C’est qu’a affirmé hier la délégation de Force ouvrière, après avoir été reçue par le préfet, Georges-François Leclerc, au sujet de la liste du personnel hospitalie­r censé recevoir la médaille de la Sécurité intérieure. La fuite du document a créé une vive polémique: seulement 89 personnes nommées sur les 400 engagées le soir de l’attentat et les 1 800 mobilisées les trois jours suivants (Nice-Matin du 18 mai). D’autant qu’y figureraie­nt les noms de nombreux cadres, dont certains « n’étaient pas là ou en congés le 14 juillet », s’était indigné Michel Fuentes. Le secrétaire départemen­tal de FO pour la branche Santé avait alors crié au « mépris » ,à « l’injustice » età « la maladresse ».

Deux vagues

Hier soir, à la sortie de la rencontre, le syndicalis­te de l’hôpital Pasteur s’est félicité : « Nous avons obtenu gain de cause : le préfet a assuré que les erreurs qui ont été commises allaient être rectifiées.» Ce que la préfecture n’a pas confirmé, invoquant la réserve imposée en période de campagne électorale. Seule réponse : « le préfet a conscience des attentes, mais aucune décision ne sera prise ce soir [comprendre hier].» Quand la polémique a vu le jour, Georges-François Leclerc avait néanmoins montré des signes positifs, notamment en avançant la date de cette rencontre, initialeme­nt prévue le 9 juin. « Nous n’avons pas eu à taper du poing sur la table : le préfet s’est montré sensible à la cause hospitaliè­re », confirme Michel Fuentes. L’échange aurait donc tourné autour des noms actuels, dans les grandes lignes : « J’ai souligné, par exemple, qu’aucune personne du service de réanimatio­n n’avait été nommée. » Selon le syndicalis­te, il y aurait «deux vagues de médailles » : la première, modifiée, et une seconde «pour actes de courage et de dévouement ».

« Les gens s’en foutent de la médaille »

On resterait alors sur une distinctio­n au cas par cas : seront récompensé­es « toutes les personnes qui ont été oubliées alors qu’elles méritaient une médaille. » Ce qui veut dire qu’il y aurait un accord de principe sur l’injustice de la liste, mais pas sur son caractère individuel. Elle était pourtant critiquée par les syndicats quelques heures plus tôt, devant l’assemblée générale exceptionn­elle convoquée sur le parvis de Pasteur 2. «Le CHU est une famille, ils n’arriveront pas à nous diviser. Ce qu’on demande, c’est une médaille collective, une plaque », avait scandé Michel Fuentes. Point sur lequel le personnel abondait. « Ils auraient dû faire quelque chose de groupé, peut-être par service», soufflait Isabelle Hubert, une puéricultr­ice du CHU détachée à Lenval, hôpital aussi majoritair­ement oublié de la liste. « Les gens s’en foutent de la médaille, ils ne se sont pas mobilisés pour cela. Ce qui les blesse, c’est le manque global de reconnaiss­ance des institutio­ns, alors qu’ils ont donné leurs tripes » ,arésumé une cadre retraitée venue soutenir le mouvement. Plusieurs personnes ont évoqué l’ambiance tendue dans les services où un collègue devait être récompensé et pas un autre. La retraitée, elle, tranche : « On ne peut pas distribuer de médaille à tout le monde, c’est impensable. » D’autant qu’une question était sur toutes les lèvres : qui établit ces listes ? « Ce n’est pas mon rôle de délégué du personnel de dire qui mérite ou pas, s’est défendu Michel Fuentes. Mais la rencontre avec le préfet n’est qu’une première étape. On attend un rendez-vous avec le directeur général du CHU, Charles Guepratte. »

 ?? (Photo A. L.) ?? Plus tôt dans l’après-midi, lors de l’assemblée générale exceptionn­elle convoquée sur le parvis de Pasteur, les syndicalis­tes revendiqua­ient « une médaille collective ».
(Photo A. L.) Plus tôt dans l’après-midi, lors de l’assemblée générale exceptionn­elle convoquée sur le parvis de Pasteur, les syndicalis­tes revendiqua­ient « une médaille collective ».

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