Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Les auteurs de Baie des Anges à tous les chapitres

Polars, humour griffant, romans de monta gne, hommage aux artistes locaux : la maison d’éditions niçoise, très inspirée, se prépare au festival du livre

- CHRISTINE RINAUDO crinaudo@nicematin.fr

Au Festival du livre de Nice, du 2 au 4 juin au jardin Albert-Ier, ils vont probableme­nt encore faire un carton. Comme toujours. C’est écrit. Les auteurs édités par Baie des Anges seront pratiqueme­nt tous là. Avec en tête, les limiers du polar, spécialité de la maison. Voici le treizième de la série noire : Les Démons de la baie des Anges. Co-écrit par Isabelle Luminet et Catherine Sackur. Une agrégée de lettres. Une agrégée de maths. Ça fait mal. Juste deux pistes évoquées par Isabelle : «Un Africain qui semble se perdre en montagne et un cadavre de femme nue dans la gueule d’un caïman au parc Phoenix… » On retrouve le commandant Fontan du SRPJ d’Auvare, Maria, sa femme de ménage extralucid­e et les codes du roman réaliste que les deux auteures se régalent à démonter. «Ça démarre dans la parodie, l’exagératio­n pour aller de plus en plus vers le réalisme. Découvrir le coupable n’est pas toujours découvrir la vérité… » Le polar nissart ? Bon filon. Les enquêtes filent à l’Arénas, au port, Saint-Roch, Libération, dans la vallée de la Roya… Le roman des deux copines plonge le lecteur au coeur des sources de l’identité niçoise. Ceux des autres écrivains aussi. La raison du succès est là. « Les locaux, et plus encore les touristes, sont de plus en plus friands de ce produit, à mi-chemin entre le guide touristiqu­e et le souvenir. C’est pour eux une manière de prolonger leurs vacances en s’immergeant dans un environnem­ent niçois. En précisant des lieux, on suit plus facilement les protagonis­tes», commente Michel Bounous, responsabl­e de Baie des Anges. Autre univers: l’humour. À la manière griffante de Jérémy Taburchi et de son Croq’chat rose. Un recueil de croquis né de la mine acerbe et alerte de ce dessinateu­r de presse niçois, également peintre, plasticien, écrivain. «Un livre familial», assure le jeune artiste, qui dessine aux terrasses des cafés, armé d’un bloc-carnet et d’un porte-mine Criterium. Qui travaille sur son Chat Rose depuis 2003. Un drôle de minou. Iconoclast­e. Limite trash. Coquin. Et rose. « Rose et doux comme mes fesses… »

La muse au sommet

Rencontres artistique­s. Carte blanche & noire de Louis-Paul Fallot. Un journal en mots et photos, présenté par ce Breton autodidact­e et passionné de photograph­ie, azuréen depuis des lustres. « Un livret en hommage à dix artistes locaux, depuis Louis Pastorelli à Gil Florini en passant par Kristian, Carine Marret, Michel Redolfi… C’est ma perception d’un artiste dans son univers de création à un moment donné. » Et puis, le roman de montagne. Lui aussi plébiscité, par « des lecteurs se retrouvant avec plaisir sur les sentiers du Mercantour», précise Michel Bounous. Parmi la quinzaine de titres, figure justement Un sherpa dans le Mercantour . Son deuxième roman dans lequel Malou Ravella, mordue des hautes cimes, partage son amour de l’altitude à travers la rencontre des cultures française et népalaise. Entre paysages grandioses, lieux mystiques, fortes personnali­tés, sinistres trouvaille­s, ça balade pas mal. En résumé, côté diversité des genres et des talents, Baie des Anges atteint des sommets.

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(Photo Jean-Sébastien Gino-Antomarchi) Jérémy Taburchi, Michel Bounous, Louis-Paul Fallot, Isabelle Luminet sur fond de Baie des Anges, muse de la maison d’édition niçoise.

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