Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Salles (e): «En politique nous vous devons tout»
Le député UDI sortant, Rudy Salles, tient quasi-quotidiennement des réunions de proximité dans sa circonscription. Proximité, un mot qu’il martèle face à des adversaires… fantômes
Hier soir, ce n’était pas une réunion publique. Pas de fastes électoraux sous le préau de l’école Ray-Gorbella. Pas de mise en scène. Même pas d’affiches à l’effigie du candidat. Ils ont bien essayé : mais le scotch sur le béton, ça ne tient pas! Il y avait, en fait, tout juste un micro et deux baffles… Alors, Rudy Salles, candidat UDI-LR dans la 3e circonscription, qui brigue un 7e mandat, prévient : « Ce sont des réunions modestes, mais j’en fais deux par soir. L’après-midi, je vais à la rencontre des citoyens dans les quartiers. » Et c’est vrai. Il dit préférer les « petites réunions de proximité ». Proximité, le mot est lâché. Il le sera à de multiples reprises.
« Le président élu n’était pas notre choix »
Après quelques mots des deux conseillers départementaux, Catherine Moreau et Franck Martin, Lauriano Azinheirinha ouvre le bal, devant une cinquantaine de personnes – staff et élus compris. Drôle, le suppléant. «Dans cette campagne, une multitude de candidats : seize. Comme d’habitude. Et comme d’habitude on ne les connaît pas. Et je vous le dis : ils ne vous connaissent pas non plus. En même temps, ce n’est pas la peine, ils disparaîtront après l’élection avec leurs affiches. » Rudy Salles reprend le micro. Se pose en homme « de convictions ». «Mais des convictions qui se forgent au contact des gens. » Il revient, aussi, sur la présidentielle : « Le président élu n’était pas notre choix, puisque nous avons voté Fillon. Mais au second tour, il n’y avait qu’un bulletin à mettre ans l’urne, celui de Macron pour battre le FN. J’ai toujours combattu le FN. » Sur le président Macron, c’est la ligne Estrosi : « Ce qui est le plus important pour moi c’est l’avenir de mon pays, pas l’avenir de mon parti. » Il enchaîne : « Il a désigné un Premier ministre Républicain qui a dit lors de la passation de pouvoir : “Je suis un élu de droite, je serai un premier ministre de droite.” (...) Il y a beaucoup de points communs entre le programme de Macron et le programme LR. Quelques différences aussi et à ce moment-là je m’expliquerai clairement. » Pour Salles, «puisque le premier ministre est de droite, il faut donner sa voix à un élu de droite». À lui donc, qui, dans la 3e, a pourtant un adversaire En Marche !
Pas une attaque envers les autres candidats
Quarante-cinq minutes de discours et pas un mot sur les concurrents. Pourtant cible de toutes les critiques, venant du FN, mais pas que, le sortant préfère dérouler ses priorités. La sécurité en tête : « Je demanderai la création d’une commission d’enquête sur l’attentat du 14 juillet. Nous devons connaître toute la vérité. » Il évoque aussi « la reconnaissance faciale », « un policier municipal dans chaque école », ou encore « les places de prison à créer, nécessaires, et faire baisser la majorité pénale à 16 ans. » L’emploi, ensuite : «Je demanderai non pas de créer des emplois artificiels, mais des emplois durables. » Un couplet sur les impôts : « Ils doivent baisser et je pense en particulier aux petits retraités. »
Europe, éducation emploi, environnement
L’Europe, il la qualifie de « plus belle aventure humaine du XXe siècle ». Quelques bémols bien sûr : « les normes, les frontières extérieures, le renseignement qu’il faut renforcer pour lutter contre le terrorisme. » Enfin, l’éducation. Et l’environnement. Pour les générations futures. Rudy Salles remercie les électeurs : « En politique nous vous devons tout. »