Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Le local de l’épreuve
Face à ses deux principaux adversaires, parachutés depuis Grasse (En marche !) et Nice (Front national), Xavier Beck mise sur l’ancrage local aux législatives dans la 4e circonscription
Xavier Beck part en campagne pour succéder à JeanClaude Guibal à l’Assemblée nationale. La hache de guerre avec le maire de Menton est enterrée depuis longtemps et cet avocat de 63 ans assure avoir le soutien de « 99 % des maires de la circonscription ». Celui de Capd’Ail revendique son « ancrage local » et sa fidélité au mouvement gaulliste depuis sa « plus tendre jeunesse politique». Deux coups de bec adressés à ses principaux adversaires que ce Républicain qualifie de « girouettes ».
Pourquoi êtes-vous candidat ?
C’est une candidature naturelle qui avait été envisagée en quand je suis devenu le suppléant de Jean-Claude Guibal. Il m’avait d’ailleurs dit à l’époque : « Après ce qui s’est passé entre nous, je trouverais élégant que ce soit toi qui prennes ma suite. » La brouille aura duré dix ans. Elle a débuté en , lorsque JeanClaude Guibal, venu de l’UDF et passé au RPR, a reçu l’investiture du parti pour les législatives. J’étais le député sortant, j’avais terminé le mandat d’Emmanuel Aubert, décédé le juin . Je me suis présenté contre lui avec l’étiquette divers-droite. J’ai alors été exclu du RPR. Nos relations se sont normalisées en .
Les maires de la Communauté d’agglomération de la Riviera française sont-ils derrière vous sans réserve, vous, le maire d’une commune qui a choisi d’adhérer à la Métropole ?
Plus qu’avant. J’ai le soutien de maires comme ceux d’Èze ou Beausoleil, qui avaient été mes adversaires lors de précédentes élections départementales. Aujourd’hui, % des maires de la circonscription, en dehors de ceux de gauche, sont derrière moi. Certains maires, à Sospel et La Brigue par exemple, ont des conseils municipaux à composantes diverses et ne veulent pas revendiquer une étiquette politique. Mais je pense pouvoir compter sur leur soutien.
Dans cette circonscription, vous êtes un peu entre vous. Vous avez l’étiquette LR,
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Alexandra Valetta-Ardisson est une ex-LR qui a rejoint la République en marche, Olivier Bettati est un ancien UMP désormais fer de lance du FN…
À la différence de ces candidats, je n’ai jamais changé depuis ma plus tendre jeunesse politique. J’ai toujours été dans le mouvement gaulliste, devenu aujourd’hui les Républicains. Certains, pensant qu’ils auront plus de chance de ce côté du manche, quittent les Républicains pour rejoindre Emmanuel Macron ; d’autres, barrés dans leur mouvement à Nice, quittent l’UMP pour accepter le soutien du Front national. Je n’ai pas beaucoup d’estime pour ceux qui tournent comme des girouettes.
Qui est votre principal adversaire ?
D’une part, le Front national fait traditionnellement de bien meilleurs scores à la présidentielle qu’aux législatives. On a donc un candidat du mouvement « Mon parti c’est Nice » qui se présente à Menton, car il constate que le FN fait % dans la circonscription au e tour. Mais c’est contre Emmanuel Macron. Le FN ne fait pas % contre un candidat de droite. D’autre part, la vague Macron part de loin puisqu’il a recueilli % des voix dans la circonscription au er tour. Puis, la candidate est une Grassoise qui aurait préféré se présenter à Grasse, mais que le tirage au sort a fait venir chez nous. Ce n’est pas sérieux. Ce qui nous différencie, Nicolas Amoretti [son suppléant] et moi, c’est notre ancrage local, notre vraie connaissance des problèmes.
Le dossier prioritaire de la e ? C’est celui des migrants. Il faut l’aborder de façon courageuse, sans hypocrisie. Arrêtons d’opposer les gentils qui vont chercher les migrants en Italie pour des questions humanitaires – je ne suis pas en phase avec ceux qui endossent la casaque humanitaire dans la Roya –, et les méchants qui veulent le rétablissement des frontières. Pour entrer en France, il faut en avoir l’autorisation. C’est au gouvernement et au parlement de fixer les quotas d’immigration. Les accords européens prévoient qu’il revient au pays qui reçoit les migrants de gérer le problème. Et même si le pays en question est dans l’impossibilité d’y faire face, nous devons faire en sorte que nos frontières soient respectées.