Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Manchester: la piste d’un réseau, six arrestations
L’enquête sur l’attentat de Manchester, qui a fait 22 morts et 64 blessés (1), progressait sur plusieurs fronts hier. La police britannique a arrêté plusieurs suspects, renforçant l’idée que le kamikaze d’origine libyenne n’a pas agi seule, mais a été appuyé par une « cellule » terroriste. Le chef de la police de Manchester, Ian Hopkins, a ainsi déclaré que l’enquête portait «clairement» sur un réseau autour de Salman Abedi. L’attentat était «plus élaboré» que d’autres et « il semble probable» que l’assaillant n’a «pas agi seul», avait déjà expliqué la ministre de l’Intérieur Amber Rudd. La BBC a, par ailleurs, affirmé que l’étudiant de 22 ans aurait servi de « mule » : la bombe aurait été fabriquée par quelqu’un d’autre.
Le frère aussi membre de Daesh
Les forces de l’ordre ont annoncé hier peu après 22 heures avoir interpellé un sixième suspect, une femme, à Blackley, un quartier du nord de Manchester. En fin d’après-midi, c’est un cinquième homme qui avait été arrêté à Wigan, dans la grande banlieue de Manchester, « en possession d’un paquet » que les enquêteurs analysaient. Quatre autres personnes, toutes arrêtées dans le sud de Manchester, restaient hier soir en garde à vue. Parmi elle, un homme de 23 ans et un certain Adel, d’origine libyenne et âgé de 44 ans. Et des opérations de police se poursuivaient en soirée à d’autres endroits près de Manchester. Par ailleurs, le père du kamikaze, Ramadan Abedi, a été arrêté hier dans la capitale libyenne, Tripoli. La veille déjà, son frère, Hachem Abedi, avait été arrêté au domicile familial. Et d’après les services de sécurité libyens, ce dernier a, depuis, admis avoir été au courant de la préparation de l’attaque, et être lui aussi membre de Daesh.
Minute de silence aujourd’hui
L’enquête progresse aussi sur les origines et le parcours du kamikaze luimême. Selon des médias britanniques, Abedi est né à Manchester de parents libyens ayant, à l’époque, fui le régime de Mouammar Kadhafi. Le jeune homme se serait radicalisé après un voyage en Libye et « sans doute » en Syrie, a avancé hier le ministre français de l’Intérieur, Gérard Collomb. La tension restait palpable hier dans les rues du Royaume-Uni, où l’état d’alerte terroriste a été remonté mardi du niveau « grave » au niveau « critique ». Près d’un millier de soldats ont été déployés sur des lieux sensibles dans les grandes villes. Et une minute de silence sera observée dans tout le pays aujourd’hui. 1. Un bilan qui pourrait s’aggraver : une vingtaine de blessés – dont douze ont moins de 16 ans – restaient en soins intensifs hier.