Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Macron veut prolonger l’état d’urgence et une nouvelle loi sécuritaire
Contrecoup français de l’attentat de Manchester : le gouvernement a annoncé hier vouloir prolonger l’état d’urgence jusqu’au 1er novembre, le temps d’adopter une nouvelle loi antiterroriste. Lors d’une réunion du Conseil de défense, la deuxième depuis son élection, Emmanuel Macron a annoncé qu’il demanderait au Parlement de prolonger ce régime d’exception, ce qui a déjà été fait à cinq reprises. Il devait arriver à échéance le 15 juillet ; si la mesure est votée et va à son terme, la France aura connu 23 mois d’état d’urgence ininterrompu, un record.
Onze organisations s’insurgent
Le chef de l’État a également demandé au gouvernement de «proposer des mesures de renforcement de la sécurité face à la menace terroriste hors état d’urgence afin qu’un texte législatif soit préparé dans les prochaines semaines » .Un peu plus tard, à l’issue du Conseil des ministres, le Premier ministre Édouard Philippe a lié la sortie de l’état d’urgence à l’adoption de ce nouveau texte antiterroriste, qui comprendra des mesures se rapportant aux spectacles et aux stades. Ces annonces ont été critiquées par onze organisations, dont Amnesty International France, Human Rights Watch, la Ligue des droits de l’Homme, le Syndicat de la magistrature ou le Syndicat des avocats de France. Regrettant une décision «sans concertation des acteurs de la société civile», elles ont jugé dans un communiqué commun cette mesure d’exception «inefficiente», «contre-productive» et «toxique» pour la société française.