Grosjean: « Ici, c’est un peu ma course à domicile»

12e au championnat, le Français devra dompter sa Haas pour viser les points

On l’oublierait presque, mais Romain Grosjean a un ‘‘demi’’ Grand Prix de Monaco à sa boutonnière. C’était en 2009. C’était en GP2. Le Français avait gagné la première des deux courses, après avoir signé la pole. Depuis lors, depuis surtout son passage en F1, Grosjean n’a plus connu d’idylle avec la Principauté. Tout juste dans les points en 2014 sur une Lotus-Renault (8e). Le voici de retour sur le port Hercule. A disserter avec les médias français, toujours friands des trops rares pilotes tricolores. Obligé entre guillemets, d’accréditer la thèse que ce sacro-saint GP de Monaco est un peu son ‘‘Grand Prix National par défaut’’... À lui. Le Franco-Suisse. En attendant de découvrir le Paul-Ricard en 2018, faute de grives, Romain s’accommode du merle monégasque et plutôt avec brio. Avec talent même dans le propos. Comme il s’accommode d’une Haas parfois rétive. Une Américaine qui tarde à être la Wonder Woman dont il avait rêvé...

Romain, ce Grand Prix de Monaco, qu’est-ce qu’il vous inspire ?

Monaco est spécial pour moi, parce que c’est un peu ma course à domicile. Nous sommes à côté de la France et il y a toujours beaucoup de gens, beaucoup de supporters. Évidemment, c’est spécial en raison du côté glamour de Monaco. C’est une piste très difficile et un très long week-end, avec beaucoup de demandes, mais au final c’est un bon spectacle.

En plus, vos proches seront là…

Mon épouse [Marion Jollès,

journaliste à TF, ndlr] et mon père viennent à Monaco, ça sera génial. Évidemment, il y aura beaucoup de supporters français au Grand Prix, ce qui est vraiment cool. Je suis impatient. Monaco est spécial parce qu’on ne roule pas le vendredi. C’est une journée off en piste, mais j’ai au moins une réunion avec les ingénieurs, une séance d’autographes et une apparition à un forum avec les supporters.

Avec ces nouvelles F, plus rapides et plus larges, qu’est-ce qui va changer en Principauté ?

Les nouvelles F iront plus vite, mais je ne pense pas que ça changera fondamentalement la course. Le freinage est très important. C’est un circuit de pilote, où il faut avoir confiance en sa voiture. Si l’on peut attaquer dans la phase d’entrée des virages, c’est génial. Si l’on ne peut pas, c’est un peu plus difficile. Il s’agit de trouver ce très fin équilibre entre la voiture et le pilote qui attaque.

Ici, les qualifications restent prépondérantes?

C’est presque impossible de doubler à Monaco, à moins de prendre de gros risques, et dans ce cas de figure, on peut passer des heures avec les commissaires ensuite. Les qualifications sont la clé. On veut vraiment être sur la première ligne. Une fois que la course débute, on veut prendre un bon départ et essayer de se maintenir. C’est une course où les chances de dépasser sont très basses. Il faut vraiment que quelque chose se passe pour réussir à remonter depuis le fond de grille.

Où en est votre Haas ?

Les évolutions de Barcelone ont été un grand pas en avant, même si nous n’avons pas réussi à bien régler la voiture. On a cependant besoin de plus d’évolutions parce que la bataille dans le peloton est très difficile. Selon moi, seule Force India est plus rapide que nous… Il y a moyen de faire mieux, parce que c’est très serré. Nous avons ce qu’il faut pour y parvenir, nous n’étions pas à notre vrai niveau lors des deux dernières courses, surtout en qualifications. Mais les courses étaient meilleures. On doit mieux utiliser les pneus pour obtenir plus de performances de la voiture.

En plus à Monaco, votre voiture aura une livrée très spéciale ?

Oui, on aura une nouvelle décoration, espérons que cela rende la voiture plus rapide… et qu’elle l’éloigne surtout des murs ici !

Quelle est la partie du circuit que vous préférez à Monaco ?

J’aime assez la montée de Beaurivage. C’est l’un des secteurs à grande vitesse de ce circuit que j’apprécie.

(Photo AFP) Romain Grosjean : « À Monaco, il faut avoir confiance en sa voiture. »