Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

«La Baie d’Amalfi» éteint ses fourneaux

Après vingt-huit années au service de l’institutio­n qu’ils ont créée, Gérard et Agnès Mansi ont choisi de cesser leur activité. Leur restaurant, à l’angle de la rue Deloye, a été vendu

- RÉMY DONCARLI rdoncarli@nicematin.fr

Gérard Mansi fait bonne figure, mais tout de même sa gorge se serre un peu lorsqu’il évoque la fermeture de La Baie d’Amalfi, samedi. Et il l’admet au seuil de la nouvelle vie qui se préfigure: « Je vais avoir un peu de mal après vingthuit ans passés ici à travailler tout le temps ! » Car ce chef d’entreprise, cuisinier, comptable, acheteur, capable de cumuler tous les postes est particuliè­rement attaché à ce lieu. La force de l’habitude n’a rien à y voir. « Ma passion est toujours intacte. Ici, lorsque j’ai repris le local de la Poularde, un restaurant étoilé, ce fut pour créer d’abord une simple pizzeria. Regardez le niveau où j’ai amené mon restaurant toujours en travaillan­t simplement de très bons produits. J’ai toujours donné le meilleur de moimême avec mon épouse Agnès, mon chef Robert avec lequel je travaille depuis vingt-sept ans et avec une équipe formidable. Et toujours en très bonne entente avec mes voisins puisque je suis à côté d’un lieu de culte », glisset-il avec fierté.

Comme sur la côte amalfitain­e

Gérard Mansi aurait volontiers continué sur son élan et au même rythme, mais un acquéreur du local s’est présenté et l’affaire a été conclue. Cet Italien de souche, origi- naire d’Amalfi – célèbre cité balnéaire au sud de Naples –, lorsqu’il se retourne sur les années passées près des fourneaux, en salle, a d’autres motifs qui le réjouiront pour toujours : « C’est vrai que j’ai converti beaucoup de mes clients aux pâtes al dente , à la cuisine italienne. »

« Mon plaisir est intact »

Ce restaurate­ur a toujours infusé dans cette atmosphère, faisant ses classes dès l’âge de 13 ans dans le restaurant familial à Amalfi, puis avec son frère à l’Auberge de Théo. « J’ai aujourd’hui 62 ans et mon plaisir est intact. J’ai toujours envie de créer des plats, de faire plaisir à mes clients. Mais je ne vais pas pouvoir transmettr­e », souffle-t-il. En effet le restaurant, tel qu’il est aujourd’hui, ne sera pas repris. Vendu vide, tout sera débarrassé à l’occasion d’une vente aux enchères organisée sur place le 5 décembre. Gérard Mansi, lui, restera à Nice. « Ici, c’est chez moi, clame-t-il. C’est vrai, j’irai plus souvent à Amalfi et nous voyagerons un peu. Avec mon épouse nous n’avons jamais pris le temps de le faire, même en Italie et puis nous avons des enfants et petits-enfants.» La rue Deloye aura alors perdu son morceau de côte amalfitain­e.

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(Photo Franck Fernandes) Gérard Mansi (en blouse grise) avec son épouse Agnès et toute l’équipe qui va vivre la fermeture du restaurant, samedi.

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