Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Passe d’armes entre Arnautu et Estrosi au sujet de la policemunicipale
L’hôpital de Saint-Roch, désormais désaffecté, transformé à l’horizon 2022 en un hôtel de sécurité intérieure regroupant polices nationale et municipale: l’occasion pour la chef de l’opposition Front national, d’interpeller, lundi en conseil municipal, Christian Estrosi sur sa police. « Il y a bien un mouvement de protestationau sein de la police municipale et il est profond » , assène Marie-Christine Arnautu. Le FN a été, affirme l’eurodéputée, sollicité par des agents « qui se savent plus comment se faireentendre et ont peurdese faire saquer s’ils s’expriment publiquement. » La conseillère municipale met enavant le tract anonyme qui a circulé sur le malaise de la police municipale du fait de sa réorganisation.
« Onévoque départs »
La réforme? « Elle déstabilise les policiers » , dénonce l’élue. Et ne renforce pas la sécurité selon elle. De plus, elle désorganise, « la vie personnelle et familiale des policiers municipaux. Au final, la présence sur le terrain s’effondre avec des départs, démissions ou demandes de mutation ou des arrêts maladie. On évoque 80 départs… » En conséquence, Marie-Christine Arnautudemande la créationd’une commission d’évaluation, majoritéopposition et représentants des agents, permettant d’auditionner les policiers afin d’ évaluer l’ impact réel de ce dispositif et son efficacité. À croire que le maire s’attendait à cette sortie. Christian Estrosi dégaine des chiffres. Mais avant, il se gausse: « Venant du FN, vouloir que la police travaille moins et en plus vous faire la porte-parole d’un tract anonyme… en même temps celane me surprend pas! » « Répondez sur le fond » , s’agace la frontiste.
policiers sur le terrain au lieu de
« Je suis transparent sur la réorganisation, elle s’est faiteavec les agents, adoptée avec eux en comité techni- que paritaire » , entame Christian Estrosi. Des départs? Oui, hausse-t-il les épaules. Mais de relativiser et de mettre en perspective: « Après l’attentat du 14 juillet, ilyaeu60départs au sein de la police nationale, dans le même temps, 34 au sein de la municipale. Ils ont fait le choix d’exercer ce métier mais ont subi un profond traumatisme. » Quant à la présence sur le terrain, le maire affirme qu’entre 6 et 20 heures, les effectifs sont passés en octobre de 15à40policiers municipaux entre 2016 et 2017. Et d’asséner pour conclure: « Nous sommes entrain de recruter 130 policiers municipaux et nous avons reçu 900 candidatures! Si la police municipale niçoise ne faisait pas envie, je n’aurais pas reçu autant de candidatures .»