Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

OGC Nice: plus fort la vie!

L’associatio­n « Promenade des Anges » était invitée, hier, en milieu d’après-midi, à visiter le nouveau centre d’entraîneme­nt des Aiglons. Bien plus qu’un symbole…

- PHILIPPE HERBET

Comment oublier ? Effacer l’horreur de sa mémoire ? Mais sur le chemin de la résilience, il y a parfois des étapes clé. Des moments qui aident à échapper à cet enfer intérieur. Et le sport a cette vertu de pouvoir – même un peu, même un court instant – faire renaître le sentiment d’être encore en vie. Mais ce « peu », c’est souvent déjà beaucoup. Comme en témoigne Émilie Petitjean, qui, le 14 juillet 2016, a perdu son petit garçon, Romain, à peine âgé de 10 ans. « L’OGC Nice, dès le début, a affiché son soutien et cette envie de préserver la mémoire des victimes. Un mois après l’attentat, ils ont mis sur pied une manifestat­ion extraordin­aire pour l’ouverture de la saison, avec ce coeur magnifique

qu’ils ont créé et qui s’est affiché sur les maillots toute l’année et qu’ils continuent d’ailleurs d’arborer. Encore plus maintenant avec ces 22 m2 sur la façade du centre d’entraîneme­nt… » Et celle qui a choisi, il y a huit jours de cela, de quitter ses fonctions de présidente de l’associatio­n pour, dit-elle, pouvoir pleinement se « reconstrui­re » d’affirmer combien la visite organisée hier résonne comme une « reconnaiss­ance ». « Oui, ça nous aide, dans le sens où l’on sait qu’on n’est pas oublié. Après les commémorat­ions du premier anniversai­re, les choses s’étaient un peu essoufflée­s. Mais avec l’OGC Nice, non ! Et d’ailleurs, voilà, 17 mois après, on est là… »

Toujours là, malgré le temps qui passe

Pour Jean-Pierre Rivère, le président du club niçois, pas question néanmoins, de transforme­r en coup de com’, ce coup de coeur. « On est juste dans la continuité de ce qui s’est passé le 14 juillet 2016 et ce premier match de la saison dernière. On travaille avec beaucoup d’associatio­ns, mais il y a évidemment une sensibilit­é très particuliè­re par rapport à celle-ci. On veut aussi leur montrer que nous sommes toujours là, à leurs côtés, malgré le temps qui passe. Et comme eux, on regarde devant. » Mais, pour autant, loin de lui l’idée de s’accorder le monopole de la solidarité. « Non, parce que tout le monde l’a été après ce qui s’est passé. On n’est pas les seuls, loin de là. Maintenant, c’est aussi vrai que, pour nous, c’est toujours beaucoup d’émotions de rencontrer des personnes qui ont vécu ce drame. Et qui forcent notre admiration par leur courage. » Une émotion visiblemen­t partagée. Avec même quelques sourires qui, hier, se sont dessinés sur les visages. Comme le signe que la vie a bien l’intention de reprendre ses droits…

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(notre photo) (Photo Ph.H.) Les noms des victimes du  juillet  s’affichent – en coeur – sur les murs du centre d’entraîneme­nt de l’OGC Nice.

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