Le même succès en  qu’en  ”

connaissais pas trop, mais c’est une ville vraiment magnifique.

Depuis mercredi, on sait que la France accueillera la Coupe du monde en . Forcément une bonne nouvelle pour le rugbyman que vous étiez et le supporter des Bleus que vous restez ?

Bien sûr que ça fait plaisir de savoir qu’on va organiser une compétition de ce niveau-là. Un an avant les jeux Olympiques, qui plus est. Quand on a vu l’engouement que la Coupe du monde  avait suscité, on ne peut qu’espérer que ce soit le même succès en . En tout cas, c’est forcément positif pour tout le rugby français.

Et Nice sera ville hôte…

Oui, mais ce sera une fête largement partagée, sur l’ensemble du territoire. Le rugby est un sport assez enclavé dans le Sud et il est bien aussi que des matches se jouent dans le Nord ou le Nord-ouest.

La désignation de la France, c’est aussi la victoire d’un homme, Bernard Laporte. Parce que c’était loin d’être gagné d’avance…

Effectivement, surtout lors de ces dernières semaines où l’Afrique du Sud semblait tenir la corde. Donc oui, Bernard Laporte et son board ont beaucoup travaillé et réussi à convaincre les bonnes personnes de voter pour la France. En démontrant que c’était le meilleur projet.

Revenons à l’équipe de France, qu’avez-vous pensé de sa prestation face aux Blacks samedi dernier ?

En première mi-temps, c’était très compliqué, dans la mesure où l’on n’a pas su canaliser notre agressivité. Il n’y avait même qu’une seule équipe sur le terrain. En revanche, après, on a réussi à revenir dans le match. Et là, pour le coup, on a vu un vrai match de rugby. Maintenant, et même si la défaite est lourde – mais, franchement, citez-moi une nation au-dessus de la Nouvelle-Zélande ! -, il y a forcément des choses à en tirer, à analyser.

Associer les jeunes Dupont et Belleau en charnière, entre autres choix, c’était quand même le pari osé de Guy Novès…

Pour Dupont, ce n’était pas sa première en Bleu, mais c’est bien de voir qu’un jeune comme Anthony Belleau, pour sa première sélection, ait su résister à la pression. Les deux ont, à mon avis, réussi plutôt un bon match vu le contexte. C’est de bon augure pour la suite. Ça veut dire que malgré tout ce qui peut être dit, il y a de la qualité chez nos joueurs. Maintenant, savoir comment on met en place les choses pour que cette équipe de France soit la plus compétitive possible, c’est un autre sujet. Néanmoins, on voit bien que lorsqu’on leur offre la chance d’évoluer auprès de joueurs plus expérimentés, nos jeunes grandissent, et

grandissent vite même.

Ce soir, ce sera un nouveau test-match, cette fois face à l’Afrique du sud ?

Ça sera bien différent. À mon sens, il y aura davantage de pression sur les épaules des Français. D’abord parce qu’en juin, on a concédé là-bas trois grosses raclées et que ça doit susciter un sentiment de rébellion. Ça fait un moment qu’on ne les a pas gagnés, mais c’est plus un adversaire à notre portée que la NouvelleZélande. D’ailleurs, les Irlandais nous ont mis une pression indirecte en les battant assez sèchement le week-end dernier. Donc, il y a une vraie attente… Son palmarès :  sélections en Équipe de France (pour  titularisations,  points,  essais) avec laquelle il a disputé trois Coupes du monde (,  et ). Finaliste en  face à la Nouvelle-Zélande. Élu meilleur joueur du monde IRB . Vainqueur du Tournoi des VI Nations avec l’EDF en . Vainqueur de la Coupe d’Europe  avec le Stade toulousain. Champion de France en  et  avec le Biarritz olympique, et en , , et  avec le Stade toulousain.

Revenons à votre carrière. Si vous aviez un regret ?

Ce serait celui de ne pas avoir remporté la Coupe du monde en . J’ai eu la chance de gagner beaucoup de titres, j’ai joué  ans dans le club qui me faisait rêver lorsque j’étais adolescent (le Stade Toulousain, NDLR), donc, à part ça, j’ai eu la carrière que j’espérais.

Le pire souvenir en Bleu ?

Il y en a deux. La défaite face aux Tonga, en match de poule de la Coupe du monde . Et le dernier match contre les Black à Cardiff, en , où on a vraiment pris l’eau.

Le rugby ne vous manque pas ?

Être sur le terrain, non ! Évidemment, quand je regarde un match et que je vois certaines phases de jeu, je me dis que j’aimerais bien y être. Ça me chatouille un peu. Mais, justement, pour avoir le droit d’être sur le terrain, ilyaunprixàpayer,un investissement énorme à faire à l’entraînement. S’il suffisait, juste comme ça, d’enfiler un short et de chausser les crampons, je n’aurais pas arrêté…

(Photo AFP) Désormais retraité, Thierry Dusautoir continue de suivre de près, le XV de France.