Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
SNCF : l’Etat et la Région cheminent de concert
La ministre des Transports, Elisabeth Borne, a reçu, hier matin à Paris, les présidents de région pour faire le point avec eux sur les grands chantiers ferroviaires du moment, loi de programmation des infrastructures et refonte de la SNCF, sur la base des récents rapports Duron et Spinetta. Philippe Tabarot, vice-président délégué aux transports et à la sécurité, représentait le président de la région Sud, Renaud Muselier, à ce rendez-vous. Il en est sorti plutôt rassuré, globalement en phase avec les options réformatrices du gouvernement. « La ministre a, par ailleurs, entendu nos inquiétudes sur la possible suppression des lignes dites capillaires, les petites lignes », note-t-il avec satisfaction.
Engagements
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, seraient susceptibles d’être impactées la ligne de la Côte bleue dans les Bouches-du-Rhône, celles de l’étoile de Veynes entre Gap et Grenoble, ainsi que la ligne Breil - Tende - Cuneo dans les Alpes-Maritimes. «Concernant cette dernière ligne, nous avons fait valoir qu’il ne s’agissait pas d’une petite ligne mais d’une ligne transfrontalière, qui rentre dans le cadre d’une convention internationale, indique Philippe Tabarot. La ministre a entendu nos arguments et elle a assuré que l’Etat respectera ses engagements pris dans le cadre du contrat de plan Etat-Région. » Après que le projet de ligne nouvelle Paca eut été retenu sur la foi du rapport Duron, l’élu régional a d’autre part plaidé pour un resserrement de son calendrier, concernant « notamment les gares TGV et TER de Cannes et Sophia Antipolis et la boucle ferroviaire de Sophia, envisagées à l’horizon 2032, ainsi que la gare traversante de Saint-Charles à Marseille, prévue pour 2028. On aimerait gagner quatre à cinq ans sur ces échéances.» La future gare multimodale de Nice-Aéroport est, elle, déjà phasée entre 2018 et 2023, avec le souhait que la déclaration d’utilité publique puisse intervenir au plus tard en 2020.
La concurrence en bonne voie
Philippe Tabarot, enfin, a enfoncé le clou quant à la volonté de la Région d’accélérer l’ouverture à la concurrence des TER. Un sujet sur lequel la ministre est raccord. « Elle va retenir les préconisations d’ouverture à la concurrence du rapport Spinetta. Soit par la loi, soit par ordonnances, on devrait maintenant aller assez vite, dès que seront réglées quatre difficultés: la reprise du personnel, la propriété du matériel, la transmission des informations par la SNCF et la question de la maintenance. » Concrètement, « on souhaite mettre en place cette ouverture à la concurrence en décembre 2019, poursuit Philippe Tabarot. Dès cette semaine, nous lançons un appel à manifestations d’intérêt, une sorte d’appel d’offres à blanc, qui nous permettra, quand la loi nous l’autorisera, de lancer l’appel d’offres définitif, on l’espère dès janvier prochain pour une concurrence effective fin 2019 ».