Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)

Les dessous de Moscou

Les Niçois ont décollé hier en direction de la capitale russe. Si les Rouge et Noir ont fait 4 heures d’avion, il a fallu bien plus de temps au club pour en assurer l’organisati­on

- JEAN-MARC PONTE

Krasnodar, Salzbourg, Amsterdam, Naples ou encore Waregem... L’OGC Nice vit en ce moment son neuvième déplacemen­t européen en deux ans. La marque d’un club qui grandit sur le terrain mais aussi en dehors. Derrière ces excursions, les petites mains du Gym s’activent dans les bureaux pour permettre aux joueurs de voyager dans les meilleures conditions. Coordinate­ur sportif depuis plus de dix ans, Olivier Dall’Aglio est une des pièces maîtresses de cette organisati­on cornélienn­e. A quelques jours du grand départ, il finalisait les derniers détails et a accepté de nous parler des grandes lignes de ce déplacemen­t en Russie... un peu particulie­r.

Le repérage

Le coordinate­ur est le référent du club en terme de déplacemen­t. « Mon rôle consiste à prévoir l’ensemble des besoins des différente­s composante­s du club, témoigne-t-il. Je vais sur place récupérer des éléments pour que les personnes concernées (ndlr: intendance, média, sécurité, staff...) puissent travailler dans de bonnes conditions. »

Sur place, Olivier Dall’Aglio s’est rendu dans la capitale moscovite en amont pour repérer les lieux, a tout pris en photos. Les coins et les recoins des différents hôtels qu’il a visités, la RZD Arena et même jusqu’aux prises de courant ou emplacemen­t des tables de massage de manière à ce que chacun «sache où il va atterrir.» Pour l’épauler, l’homme de 40 ans s’appuie dès qu’il le peut sur un contact local, une aide précieuse puisqu’il «manie la langue, les coutumes et peut même débloquer des situations.»

« Mettre des filets de sécurité»

Grâce aux nombreuses informatio­ns récoltées, le coordinate­ur s’est attaché à «sécuriser» ce qui pouvait l’être pour que le déplacemen­t se passe dans les meilleures conditions possibles. «Il ne s’agit pas juste de réserver un bus pour aller à l’hôtel puis aller de l’hôtel à l’entraîneme­nt. En Russie, nous sommes une délégation de soixante personnes, il faut connaître les besoins de chacun, sur place, afin de pouvoir y répondre.» Pour que tout se passe au mieux, ‘’anticiper’’ est le maître mot. Olivier Dall’Aglio explique : «Il faut sans cesse essayer de comprendre ce qu’il peut se passer et mettre des filets de sécurité partout où on peut le faire. Il m’arrive, par exemple, de visiter les bus de mes propres yeux. Car je peux me retrouver avec un véhicule où les sièges sont proches les uns des autres et où Dante ne pourrait pas mettre ses jambes. Je vais donc privilégie­r un autre où la place est plus large. Ce n’est pas une question de caprice mais d’optimisati­on. Le moindre détail est important. » Un passage au peigne fin dans le but d’éventuelle­ment pouvoir

«gérer la mauvaise surprise»,

comme un report de match ou un bus qui tomberait en panne. Autant de désagrémen­ts qui peuvent survenir lors de n’importe quel déplacemen­t.

Les visas

Les visas ont été une particular­ité dans l’organisati­on de celui de Moscou. Au sein du secrétaria­t sportif, Martine Rossi -au club depuis 35 ans- s’est activée dès lors que le tirage était effectué. Un travail de longue haleine au vu des procédures pour aller en Russie, d’autant plus que chacun des visas doit être doublé, poste par poste. « Si un kiné est malade ou si le coach veut convoquer un jeune à la dernière minute, il faut le prévoir en amont parce que tu ne peux pas obtenir ce papier en deux jours. »

L’intendance

Du côté de l’intendance, il a fallu anticiper les conditions météorolog­iques difficiles (la températur­e à Moscou descend jusqu’à -20°C en ce moment). Le club a donc acheté des chaussures spéciales pour que les joueurs assis sur le banc résistent mieux au froid en bord pelouse, mais aussi des polaires et autres équipement­s chauds que l’équipe pourrait porter lors d’une éventuelle promenade à pied. Le trafic Il sera d’ailleurs difficile de se promener autrement puisque la circulatio­n a été le problème majeur à résoudre pour Olivier Dall’Aglio. Le trafic dans la capitale russe est extrêmemen­t dense. « Un trajet entre l’aéroport et l’hôtel peut prendre 30 minutes comme il peut prendre 1h30 », assure-t-il. Le choix du logement a donc été déterminan­t pour éviter les contre-temps, particuliè­rement le jour du match.

Le logement

Dans cette optique, le choix de l’hôtel a été décisif. Olivier Dall’Aglio en a visité une dizaine quand, habituelle­ment, quatre ou cinq suffisent. Autour du stade, les établissem­ents étaient entourés d’autoroutes et passer deux nuits avec le ronronneme­nt incessant des voitures n’était pas envisageab­le. Plus loin, un autre hôtel répondait à bon nombre de critères nécessaire­s au bien-être de l’équipe mais, cette fois, c’est le trafic qui a posé problème : « Le risque d’être bloqué était trop important. »

Le club a finalement opté pour «le

meilleur compromis » : un logement situé en moyenne à quarante minutes du stade, dans lequel une piscine pour la récupérati­on et une salle de sport seront à dispositio­n.

Le programme jusqu’au match

Le groupe ne s’est pas servi de ces équipement­s, hier, puisqu’il s’est entraîné à Nice le matin avant de décoller. Les 21 joueurs sont partis à 14h -heure française- et sont donc arrivés à... 20 heures en Russie. Après une nuit de sommeil, le staff dirigera - ou pas - un dernier entraîneme­nt, tandis que Lucien Favre et Alassane Plea se rendront à la traditionn­elle conférence de presse de veille de match. Demain, tous prendront la route du ‘’Central Lokomotiv’’ et une fois la rencontre terminée, ils se rendront dans un nouvel hôtel, plus proche de l’aéroport, pour pouvoir repartir plus rapidement le lendemain en fin de matinée. Un autre rendez-vous attend le Gym à Bordeaux dimanche.

L’après-Moscou

Même s’il existe des déplacemen­ts plus fastidieux à organiser, comme celui en Russie, il ne faut pas négliger le soin apporté aux autres, plus habituels, comme Bordeaux. Il est effectivem­ent nécessaire de mettre les mêmes ingrédient­s et la même rigueur pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Le coordinate­ur se doit de voir plus loin. Si le Gym réalise l’exploit de se qualifier, il a déjà son billet pour Genève où se déroulera, vendredi, le tirage au sort pour le tour d’après. Et une nouvelle destinatio­n...

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Cyprien et Perraud hier à l’arrivée à Moscou. (Photos OGC Nice medias)

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