Nice-Matin (Nice Littoral et Vallées)
Les experts débarquent
Cagnes, St-Laurent, Six policiers «polyvalents» de Antibes et Grasse viennent d’être formés à Cagnes et sont désormais capables d’effectuer des relevés d’empreintes digitales, palmaires et ADN
Après avoir répandu un peu de poudre magnétique, Antoine balaie soigneusement la feuille de papier avec son pinceau. Comme par magie, des empreintes de doigts apparaissent. Dorénavant, le jeune policier pourra effectuer lui-même des relevés d’empreintes en cas de vols à la roulotte. Avec une poignée d’autres collègues, il vient de suivre une session de formation de techniques de police scientifique au commissariat de Cagnes. « Doucement, caresse le papier comme si tu avais des mains de femme », lui conseille avec humour Cathy Chaudet, la formatrice, policière technique et scientifique au commissariat d’Antibes.
Poudres «magiques»
Ce matin-là, c’est l’examen pratique de fin de formation. Les six « stagiaires » ont d’abord pris les empreintes de gardés à vue. Les mains habillées de gants en latex blancs, le nez et la bouche couverts d’un masque chirurgical, ils traquent à présent des empreintes papillaires, palmaires et ADN sur une voiture-test
(1) dans le garage souterrain du commissariat de Cagnes-sur-Mer. Ils aspergent d’abord les endroits où il y a le plus de chances d’en trouver avec de la poudre dactyloscopique volatile. « C’est ce qu’on utilise sur les grandes surfaces », commente Cathy. Bingo, des empreintes de doigts apparaissent. Sandrine applique alors un film plastique adhésif, qu’elle décolle soigneusement pour ne pas détériorer l’empreinte et qu’elle colle ensuite sur une petite fiche papier (photos ci-dessous). Les empreintes relevées seront envoyées au laboratoire de la police scientifique de Toulon qui analyse les traces de « délinquance de masse », le flot des délits les plus courants, comme les vols à la roulotte d’objets dans les voitures. Le laboratoire de Nice, lui, traite les grosses affaires.
La «danseuse»
Retour dans la salle de cours. Sur la table, des bocaux de poudre volatile et de poudre magnétique, une « danseuse » (le pinceau aimanté qui sert à révéler les empreintes avec de la poudre magnétique), un mini-écouvillon et des doses de sérum physiologique servant à collecter de l’ADN, une pince, des sachets en papier cristal… «Ces sachets servent à récupérer les mégots, les bouts de chewing-gum, les ongles, les cheveux… On met une pièce par sachet et on place tout sous scellés avant d’envoyer au labo », explique Cathy la passionnée, qui ne se lasse pas de transmettre son savoir et son savoir-faire à ses collègues.
(1) Papillaires : digitales. Palmaires : de la paume de la main. ADN: empreinte génétique identifiable en prélevant – grâce à un kit FTA (Fast technology for analysis) – du sang, du sperme ou de la salive (postillons, mégots, chewing-gums, goulots, brosses à dents, verres, aliments…)